Jusqu'au 2 octobre prochain, la cinémathèque d'Alger présente un cycle du cinéma italien en hommage au célèbre comédien Nino Manfredi, disparu il y a dix ans. Acteur, scénariste et réalisateur, Manfredi fait partie des géants du cinéma italien avec Sordi, Tognazzi, Gassman et Mastroianni avec qui il avait partagé l'affiche. « C'est un monstre sacré du cinéma italien » soulignera Lyès Semiani, directeur de la cinémathèque lors d'une conférence animée, hier, conjointement avec Maria Batagli, directrice de l'Institut culturel italien et le réalisateur Paolo Bianchimi. Lors de son intervention, la directrice de l'Institut culturel italien soulignera que « dans cet hommage, les quatre films présentés ont été réalisés entre les années soixante et soixante-dix ». Il s'agit de « Pain et chocolat » de Franco Brusati, « Affreux, sales et méchants » de Ettore Scola, un des réalisateurs préférés de Manfredi avec qui il avait tourné « C'eravamo tanto amati » en 1974. Ils avaient attiré de nombreux spectateurs en Algérie séduits par la qualité du jeu et des scénarios. « Le nouveau cinéma italien est également présent avec trois films, « Une journée à Rome » de Francesca Comencini, fille du réalisateur Luigi, « Il sole dentro » (le soleil dans nos cœurs) de Paolo Bianchini et Padroni di casa de Edoardo Gabbriellini. Le film du réalisateur Bianchini « II sole dentro » est inspiré d'un fait réel. « Le 2 août 1999, deux enfants guinéens, Yaguine et Fodè, sont retrouvés morts gelés dans le train d'atterrissage d'un avion à destination de Bruxelles. Leur souhait est de remettre une lettre en mains propres aux membres et responsables de l'Europe » expliquera, encore ému, Paolo Biantini, dans son intervention. Pour lui, « la détresse des enfants est grande. Ils ne réclament rien que de manger, vivre et étudier ». Dans son intervention, il évoquera comment il a rencontré le père d'un des enfants qui lui a remis le brouillon de la lettre soigneusement retrouvé plié et rangé dans une poche de son cartable, 7 ans après les faits. Paolo Bianchini avouera que son film a pu connaître un succès et sensibiliser les gens en le diffusant dans les écoles. D'autres histoires, comme le trafic de jeunes footballeurs arrachés à leurs familles et éloignés de leurs villages, ne laissent pas le réalisateur indifférent. Bianchini, nommé ambassadeur de l'Unicef, est reconnu pour son engagement en faveur de l'enfance et de ses droits. Le cinéma italien n'est pas qu'affaire de nostalgie. Il a toujours su s'ancrer dans les réalités sociales et politiques.