Le coup de maître est venu du coup d'essai pour « inverser » la formule jargon. « L'Entente parfaite » me paraissait un bon titre pour réagir à l'exploit sétifien en terre mazembienne. Un miracle pour un club qui a pris des allures chétives à chaque fin de saison en perdant ses meilleurs joueurs depuis au moins quatre ans. L'Aigle « staïfi » redéploie ses ailes, ressuscite et réapprend très vite à chasser, même avec une ossature recomposée à soixante, voire soixante dix pour cent. Un paradoxe en football, diriez-vous, pour un club qui se « vide » pour se régénèrer souvent avec des noms de joueurs presque « anonymes » même en arrachant le billet final. C'est simple, disent les Sétifiens qui croient encore à l'appétit qui vient en mangeant. Ne quittez pas la table ! Mais le fait saillant chez l'ESS se résume aussi à l'âge de son coach, Madoui (37 ans), plus jeune entraîneur africain à gagner un passage en finale de Ligue des champions. L'éternel adjoint Kheïreddine se métamorphose, circonstances sétifiennes obligent, en maître du groupe sans avoir besoin de gravir la montagne pour savoir qu'elle culmine très haut. Madoui a joué au responsable et réussi sa mission, quelle que soit la suite lors de la finale. Un cap est franchi et qui renvoie les images de cette ESS, troisième club algérien à monter sur le toit le plus haut d'Afrique en 1988 après le MCA en 76 et la JSK en 81. Un miroir exposé par Madoui et qui reflète le portrait du prestigieux « Zinzin », le regretté Mokhtar Arribi, et sa prestigieuse troupe, réglée comme une symphonie majeure. Aujourd'hui, l'ESS veut honorer l'ESS de « Zinzin », des Adjissa, Zorgane, Serrar... Osmani, Boulahdjilet. Et Madoui n'a rien à perdre en finale... C'est-à-dire, gagner même si l'adversaire, le Vita Club, est supérieur techniquement que son « compatriote » TP Mazembe. Madoui, vingt-six ans après, pourrait toujours compter sur son joker Younès pour un centre « rentrant », à condition d'inviter son buteur à visionner le but de Betrouni (76) contre Hafia Conakry et ce centre-tir flottant. En attendant, une pensée pour notre ami, le coach Noreddine Saâdi, qui risque de perdre son pari, lancé depuis plus de dix ans, quant à la possibilité d'un club algérien à gagner la ligue dans sa nouvelle version. Madoui va-t-il contredire Saâdi ? Chiche ! Pour ...« Zinzin. »