Les détenus âgés de moins de trente ans constituent 65% de la population carcérale. Des effectifs à prendre en charge à tous les niveaux pour les épargner d'une éventuelle récidive. Une politique sociale a été mise en œuvre dans le cadre de la réforme de la justice en Algérie, mais il s'avère qu'il y a d'autres démarches à entreprendre pour permettre à chaque détenu, non seulement de s'insérer dans la vie en société mais de pouvoir également se prendre en charge grâce à une formation acquise ou un diplôme obtenu lors de son séjour en milieu carcéral. C'est l'objectif visé par la signature, hier, par le ministère de la Justice et celui de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, d'une convention-cadre de coopération pour le développement d'un partenariat pour la réinsertion sociale des détenus au niveau des établissements pénitentiaires. A l'issue de la signature de cette convention, le directeur général de l'environnement, Tolba Taher, et le directeur général de l'administration pénitentiaire, Mokhtar Felioune, ont unanimement mis en évidence l'apport de cette démarche bénéfique pour la réinsertion sociale des détenus. Elle consiste à mettre en place un programme de sensibilisation de formation et d'éducation à l'environnement, lequel se fera par la création d'un club vert au niveau de chaque établissement pénitentiaire à travers le territoire national. Cette opération touchera, dans un premier temps et à partir du mois prochain, une quarantaine de wilayas dont Alger, Tipasa, Annaba, Bouira, Chlef, Constantine et Biskra. Elle se généralisera en 2015 à tous les établissements du pays. Les programmes de formation seront assurés par les institutions des deux départements et porteront sur la collecte, le tri et le recyclage des déchets ménagers et l'aménagement des espaces verts. Et également sur les métiers de l'eau, notamment en matière d'économie et d'assainissement. Pour Felioune, il s'agit d'une nouvelle mesure qui vient renforcer le dispositif mis en place dans le cadre de la réforme du système judiciaire, qui accorde un intérêt particulier à la prise en charge de la population carcérale. Les résultats de la mise en œuvre de cette réforme sont, selon le même responsable, fort appréciables. La population carcérale compte 38.000 inscrits dans l'enseignement général, 37.000 dans la formation professionnelle, répartis sur 81 spécialités alors que 6.500 détenus sont formés dans les métiers de l'artisanat. De son côté, Tahar Tolba a qualifié l'éducation des détenus à l'environnement d'un pas supplémentaire vers la réinsertion. Ce programme se poursuivra en phase post-carcérale, par l'accompagnement et l'orientation des détenus pour les encourager à exercer les métiers verts à même de créer des entreprises dans le domaine du recyclage et la valorisation des déchets, et ce, dans le cadre des microcrédits. Deux commissions, nationale et de wilaya, seront mises en place pour coordonner et suivre les activités relatives aux clubs verts. Elles auront pour autres missions, le contrôle et l'approbation des programmes destinés à la formation dans toutes les spécialités relatives à l'environnement. Le département de l'Environnement compte 5.000 clubs verts déployés au sein des établissements scolaires.