Comme à l'accoutumée, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural prend des initiatives. Elles sont régulières et visent à la veille de l'Aïd El Adha à sensibiliser et alerter contre les dangers du kyste hydatique. Selon le sous-directeur du contrôle sanitaire et de l'hygiène alimentaire au ministère, le vétérinaire Ali Abda, « le kyste hydatique est une maladie parasitaire due à un ténia ». Elle se transmet par l'ingestion d'aliments contaminés par les déjections des chiens porteurs eux-mêmes, infectés après avoir mangé des viscères d'un herbivore (bovin ou ovin). Une fois l'œuf dans l'estomac humain, le kyste se développe avec de fâcheuses conséquences. Au niveau du ministère de l'Agriculture, les services vétérinaires tentent de couper le cycle du kyste en l'arrêtant chez le mouton. Depuis une quinzaine d'années, une campagne de sensibilisation est à l'approche de l'Aïd El Adha intitulée « Pour un Aïd sans kyste ». Il est demandé aux citoyens d'égorger le mouton dans les abattoirs ou dans un lieu spécifique avec la présence d'un vétérinaire. Le but est de couper le cycle d'une part et de saisir les viscères infectés, d'autre part. L'autre but est de rassurer le citoyen sur la qualité de son alimentation. « Les radios locales ont joué un rôle très important dans la vulgarisation du message du ministère de l'Agriculture, en plus des affiches collées dans les principales rues et ruelles », a affirmé le responsable du contrôle sanitaire. Dans les douars où l'accès aux abattoirs est difficile, des inspections vétérinaires sont organisées avec la collaboration des APC. Ce sont des sorties avec une brigade mobile ainsi que la présence du vétérinaire du bureau d'hygiène communal (BHC). Toutefois, souligne Abda, « la saisie des organes infectés relève des services de voieries ». « Le foie et les poumons doivent être transportés dans les centres d'enfouissement ou dans un incinérateur », a t-il ajouté. L'autre préoccupation du ministère de l'Agriculture est de sensibiliser les citoyens habitant loin des abattoirs. Ces viscères doivent être bouillis pour tuer l'œuf ou l'enfouir profondément pour que le chien ou le chat ne redonne pas vie au cycle. A l'issue de chaque fête de l'Aïd, un bilan des saisies est établi. Pour l'année écoulée, 206 techniciens vétérinaires et 1.738 docteurs vétérinaires et vétérinaires des secteurs public et privé se sont portés volontaires pour inspecter 5.526 lieux d'abattage. Le bilan sur les saisies d'organes pour cause d'hydatidose s'élève à 3.277 foies et 5.399 poumons. Le pourcentage est de 10,31% d'animaux entre ovins, caprins et camelin infectés. La cause principale fut le vaccin qui n'a pas administré par les éleveurs. « C'est une injection faite une fois par an à n'importe quel moment de l'année », dira Abda. Concernant le coût financier de chaque patient ayant contracté le germe hydatique, son traitement est onéreux et complexe et nécessite parfois une intervention chirurgicale lourde. Pour les professionnels de la santé, cette maladie représente une menace permanente. Son éradication demande la conjugaison des efforts de plusieurs ministères notamment ceux de l'Agriculture, l'Intérieur, la Santé, l'Enseignement et l'Environnement.