Contrairement aux autres phénomènes démographiques, la nuptialité est peu étudiée en Algérie. Toutefois, deux enquêtes récentes sont disponibles. Il s'agit du Papfam en 2002 et du MICS 3 en 2006, les deux réalisées par l'ONS en collaboration avec le ministère de la Santé et avec un financement international. Pourtant, la nuptialité a un impact direct et déterminant sur la fécondité. Une enquête a été également menée par Nacer-Eddine Hammouda, responsable de la division développement humain et économie sociale au Cread. Il a transmis, via l'ONS, des questionnaires sur les naissances et les mariages aux services d'état civil. Remplis par des agents, ils sont transmis à l'ONS. L'enquête s'est poursuivie auprès des ménages. Généralement, ces questions s'adressent aux femmes et s'intéressent à leurs caractéristiques ainsi qu'à celles de leurs maris. L'enquête auprès des ménages permet surtout de saisir les caractéristiques de l'ensemble des membres qui les composent en particulier celles des époux et de leur âge Selon Hammouda, qui s'est appuyé également sur les données du RGPH, ce qui est retenu, c'est généralement la date d'enregistrement du mariage et non le début effectif de la vie en couple. En milieu rural, l'enregistrement peut être différé du fait des us et coutumes. L'existence de la polygamie complique cette opération. Âge moyen du premier mariage Dans l'analyse de la nuptialité, l'âge au premier mariage est un indicateur qui permet de mesurer la précocité ou le retard du mariage. Concernant l'évolution de l'âge moyen au premier mariage des hommes, il s'avère que ces derniers se comportent différemment des femmes. Les moins instruits se marient tardivement car sans qualification, ils ont des difficultés à trouver du travail. Ceux qui ont fait l'école jusqu'en terminale se comportent de la même manière que ceux qui ont fait des études supérieures. L'âge moyen du premier mariage chez les deux catégories était de 31 ans en 1998. Quant à l'évolution de celui des femmes, il a augmenté pour toutes les classes particulièrement chez celles ayant un niveau d'instruction supérieur (27 ans en 1998). Il dépasse de 3 ans l'âge au premier mariage. La différence est peu perceptible entre les femmes instruites ou pas. Remariage et polygamie La question du remariage n'est pas systématiquement posée lors des enquêtes auprès des ménages et lorsqu'elle l'est, elle ne concerne que les femmes, voire seulement celles en âge de procréer (15-49 ans). Le remariage concerne beaucoup plus les femmes au-delà de cette limite. La comparaison du nombre de divorcés hommes et femmes fait ressortir que ces derniers se remarient beaucoup plus. Concernant le veuvage, il concerne beaucoup plus les femmes. Elles sont plus jeunes que leur conjoint de six ans en moyenne et vivent un à deux ans plus que les hommes. La polygamie est toujours présente mais ne concernerait que 3% des unions. Le nombre de polygames (essentiellement bigames) serait inférieur à 100.000. Quant à la différence d'âge, contrairement à ce qui est avancé, l'écart d'âge entre époux n'a pas baissé, stagnant autour de 6 ans depuis environ deux décennies. Le recensement général de la population en 2008 a révélé une intensité de la nuptialité de 97%. Le niveau du célibat définitif reste marginal et représente 3% de la population. Il est légèrement plus important chez les femmes avec 4,1% contre 2,3% chez les hommes. Il varie d'une wilaya à une autre. Le niveau d'instruction en est le principal déterminant pour les femmes. La proportion de célibataires est de 13,2% pour les femmes âgées entre 40 et 44 ans.