Contrairement à l'impression qu'ont eue les citoyens quant au non-respect de la permanence que devaient assurer, durant les deux jours de l'Aïd El Adha, les commerçants réquisitionnés à cet effet, les deux ailes de l'UGCAA affirment que cette mesure qui a concerné, cette fois-ci, plus de 34.000 commerçants, a été suivie à hauteur de 94%. Ils le confirment suite au constat et aux rapports établis par les brigades de la Direction du commerce et les agents de l'UGCAA déployés sur le terrain. Pour le secrétaire général de l'Union, Salah Souilah, il n'y a pas de doute, la permanence a été largement suivie, conformément aux directives de la Direction du commerce lors des campagnes de sensibilisation initiées par l'UGCAA. Contacté hier dans la matinée, ce même responsable a affirmé qu'il était encore prématuré de donner le taux officiel de suivi. « La loi étant globalement respectée, l'heure est au recensement des commerçants, à travers le pays, n'ayant pas rouvert leurs commerces le troisième jour de l'Aïd », a-t-il souligné. De son côté, Hadj-Tahar Boulenouar, porte-parole de l'UGCAA, confirme ce constat et atteste que tous les besoins des Algériens en matière de produits de large consommation ont été couverts durant les deux jours de fête. « Pas moins de 30 millions de baguettes de pain ont été consommées en deux jours, de quoi couvrir pratiquement toute la demande. Idem pour les chambres froides et certaines unités de production laitière, qui ont pu satisfaire la demande en la matière », fait-il remarquer. A Alger seulement, outre les commerces d'alimentation générale et ceux des fruits et légumes, plus de 5.500 boulangers ont honoré leurs engagements. Selon le même responsable, une soixantaine de boulangers seulement ont fait fi de la loi, qui les oblige à assurer le service minimum. Les membres de l'UGCAA attribuent l'adaptation de l'offre à la demande à l'augmentation de 50% du nombre des commerçants désignés pour assurer la permanence. Jusque dans la matinée d'hier, aucune plainte n'était parvenue, selon Boulanouar, à la Direction du commerce, à l'UGCAA ou à l'Association des consommateurs, pour faire part d'un manque flagrant en matière de produits de large consommation, en l'occurrence le pain et le lait. Cela étant, aucune sanction ne sera infligée avant de connaître la raison de la fermeture. Selon les membres de l'UGCAA, les réfractaires doivent justifier leur « désobéissance ». Le cas échéant, chacun d'eux sera passible de sanctions. Pour rappel, des programmes de permanence ont été introduits par la loi 08-04 qui concerne les conditions d'exercice de l'activité commerciale durant les fêtes nationales et religieuses. Ce dispositif stipule que le commerçant n'appliquant pas ce système de permanence est passible d'une amande de 100.000 DA avec une fermeture administrative de son local pendant un mois. La Direction du commerce a décidé, cette fois-ci, de prolonger la durée de la permanence à une semaine à l'effet d'éviter un éventuel dysfonctionnement en matière d'approvisionnement du marché. En somme, quel que soit le nombre de contrevenants durant les fêtes de l'Aïd, les deux responsables de l'UGCAA se félicitent de l'impact qu'a eu cette loi sur le comportement de certains commerçants qui ne se souciaient nullement des consommateurs.