Après avoir suspendu son mouvement de protestation entamé le mois de juin dernier, la Commission nationale des œuvres sociales des travailleurs de l'éducation (Cnoste) interpelle le ministère chargé du secteur en vue d'installer dans les plus brefs délais, une nouvelle structure de gestion en remplacement de celle dissoute « pour pouvoir poursuivre la mise en œuvre de son plan d'action ». « Sans cette structure qui gère les dépenses, nous ne pourrons pas poursuivre notre programme », a expliqué le président de la Cnoste, Abderahmane Belmecheri. Lors d'un entretien au siège de cette organisation, sis au lycée Aïcha, à Alger, ce dernier a rappelé les raisons ayant poussé la commission à geler ses activités, indiquant que l'empiètement sur les prérogatives des uns et des autres constitue, principalement, la pomme de discorde avec la structure de gestion composée de comptables. « Nous avons demandé à définir les missions et les prérogatives de tout un chacun », a-t-il ajouté. Après trois mois de protestation, la Cnoste a reçu un courrier de la secrétaire générale du ministère de l'Education nationale, datée du 22 septembre dernier, dans lequel, il est mentionné la décision prise à l'encontre des membres de la structure de gestion, précisant que cette dernière a été dissoute, a indiqué notre interlocuteur. Selon Belmecheri, la Cnoste est confrontée à plusieurs problèmes entravant ses activités, entre autres, le retard dans le versement de la subvention de l'Etat. Il a indiqué que le ministère de l'Education nationale a consacré une enveloppe de 3.000 milliards de centimes au profit de la Cnoste pour trois années d'exercice (de 2011 à 2013). Sauf que sur cette enveloppe globale, 115 milliards de centimes n'ont pas été versés jusqu'à ce jour. « Où est donc passé cet argent ? », s'est interrogé notre interlocuteur. Et d'enchaîner : « nous faisons toute une gymnastique pour pouvoir satisfaire les demandes des travailleurs. » Le président de la Cnoste a expliqué que le ministère verse la subvention aux directeurs de wilaya de l'éducation nationale, lesquels la transmettent à la caisse de la Cnoste qui, elle, se charge de la distribuer à ses structures à travers les wilayas. « Nous ne comprenons pas pourquoi le ministère ne verse pas directement ces fonds dans la caisse de la Cnoste, conformément à la loi », a-t-il mentionné avant de préciser que 23 wilayas sont concernées par ce retard de versement. A titre indicatif, le ministre de l'Education alloue 3% de la masse salariale aux œuvres sociales dont 1% est versé pour le compte du Fnpos des travailleurs de l'éducation, a-t-il expliqué. Manque d'effectifs « Nous manquons d'effectifs. Nous avons sollicité, en 2011, le ministère pour nous détacher des agents administratifs mais notre demande est restée sans suite. Vu notre mission, nous devrons étoffer notre équipe », a-t-il dit, tout en mentionnant qu'il y a trop de charges sur les travailleurs de la Cnoste, faisant savoir que durant l'exercice de 2013, le nombre de travailleurs de l'éducation nationale est de 643.000. Il va sans dire que le département de Mme Benghebrit « doit accompagner la Commission dans la mise en œuvre de son programme ». « Si le ministère de l'Education nationale gère tout ce qui est pédagogique et éducatif, la Cnoste s'occupe de l'aspect social et prend en charge aussi le côté santé des travailleurs », a-t-il souligné. Pour appuyer ses propos, Belmecheri a indiqué que les œuvres sociales accordent plusieurs aides aux travailleurs du secteur. Pour l'exercice 2013, 30.267 travailleurs ont bénéficié de la prime de scolarité, 34.895 de la prime de l'Aïd El Adha, 11.874 de la prime pour personnes handicapées. Sur le plan santé, la Commission a pris en charge 18.845 interventions chirurgicales et 3.438 consultations sans compter les 3.879 cas ayant bénéficié de soins dans les stations thermales. Outre cela, les travailleurs du secteur peuvent demander des prêts pour l'achat d'un véhicule (5.433 bénéficiaires), d'un logement (7.284), mariage ou pour des cas exceptionnels. Des activités culturelles et sportives ainsi que des voyages à l'étranger et à l'intérieur du pays sont également organisées.