Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre français et président de l'association France-Algérie, a animé une conférence-débat samedi soir à l'Institut français d'Alger. « Il y a entre la France et l'Algérie des liens profonds. Evidemment, je pense qu'il y a eu beaucoup de souffrance, et en même temps, je pense que nous devons, ensemble, regarder vers l'avenir. Il y a beaucoup à faire entre la France et l'Algérie », a-t-il d'emblée affirmé. Pour l'ancien ministre français de la Défense, qui a mis en évidence la différence entre Islam et islamisme radical armé, « l'assassinat du ressortissant français, l'alpiniste Hervé Gourdel, n'altère en rien les relations d'amitié qui existe entre la France et l'Algérie ». Le conférencier rendra un hommage particulier à l'armée algérienne. Il évoquera « ses efforts en vue de retrouver les auteurs de cet assassinat ». Sur un autre volet, Jean-Pierre Chevènement évoque les richesses que recèle l'Algérie. « C'est une grande puissance énergétique », dira-t-il. Il abordera ensuite les relations bilatérales qu'il qualifie « d'excellentes et se portent bien ». « Nous avons de nombreux défis à relever ensemble. » Il citera notamment le co-développement. Il rappellera à ce propos la tenue d'un colloque pour le 18 octobre à Paris sur la diversification de l'économie algérienne. « C'est une rencontre importante pour les investisseurs français qui peuvent contribuer au décollage de l'économie algérienne. » Jean-Pierre Chevènement abordera aussi la lutte contre le terrorisme qui figure aussi parmi « les défis communs ». Interrogé sur les événements du 17 Octobre 1961, envers lesquels François Hollande a fait un « petit » geste de reconnaissance, Jean-Pierre Chevènement dira que « les relations entre les peuples ne sont pas fondées sur des génuflexions ou sur des actes de repentance. Elles sont fondées sur la claire conscience de ce qui s'est passé entre eux. En réalité, nous sommes beaucoup plus proches les uns des autres qu'on ne le dit généralement », a-t-il expliqué. Concernant la situation au Moyen-Orient et au Sahel, il dira que « le problème est difficile, mais il ne peut y avoir de développement sans sécurité ». Selon lui, « ces pays ont besoin de se réunir afin de trouver le chemin de la réconciliation nationale ».