Le Fonds d'appropriation des usages et du développement des technologies de l'information et de la communication (FAUDTIC), créé en 2009 par le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication n'a financé, à ce jour, aucun projet, selon Ali Kahlane, patron de Satlinker qui intervenait au forum sur les start-up en Algérie, organisé par le magazine N'TIC. Pour Kahlane, « on lui doit seulement comme soutien financier « des connexions internet au profit des ministères de la Jeunesse et des Affaires religieuses. ». Le Dr Kahlane, qui est aussi le président de l'Association des fournisseurs d'accès à internet, a estimé que l'économie numérique en Algérie est peu développée par rapport aux autres pays. A titre d'exemple, elle intervient pour 40% dans le PIB des USA, 37% de l'Allemagne et 35% pour ce qui est de la France. En Algérie, elle « ne représente que 5%, en réalité 1,5% puisque le gros est lié à la téléphonie mobile », explique-t-il. Mais l'essentiel du débat a porté plus sur l'environnement des start-up en Algérie, un « écosystème verrouillé », pour reprendre l'expression d'un intervenant. Car s'il y a le financement de l'Ansej qui est très utile, force est de reconnaître que c'est « avant et après le démarrage du projet, en plus clair dans le financement de la trésorerie que réside le problème », comme en témoigne le patron d'Emploi-tic. « L'Ansej finance l'équipement mais il y a l'immatériel », nous dit Djaffar Louai, allusion aux licences, aux brevets que l'entreprise se doit d'acquérir. Il y a, peut-être, comme alternative, le Fgar, le Fonds de garantie, qui peut suppléer cette carence, mais là aussi on exigera de vous, poursuit-il, « les deux derniers bilans » comme pour toute entreprise. Ce qui est aberrant. Résultat, on a aujourd'hui « beaucoup de start-up qui n'arrivent pas à démarrer ou sont mortes à leur naissance » pour la simple raison que « les investisseurs ne mettent pas la main à la poche », dit-on. En fait, si ces derniers ne le font pas, c'est « parce qu'ils gagnent beaucoup plus ailleurs », conclut le patron d'Emploi-tic. Le problème est exposé d'une manière plus concrète par un chef d'entreprise qui a fait remarquer qu'une start-up « est une simple idée, un projet » et il n'est pas logique de demander à un détenteur de projet d'être « manager, comptable, c'est aux fonds d'investissement de prendre le relais, en s'intéressant à sa matérialisation, en prenant des actions », suggère-t-il. De son côté, le directeur de l'Ecole supérieure d'informatique, Khoudil, pense qu'il y a aujourd'hui du nouveau, ça a fondamentalement changé, d'où « un nouvel état d'esprit » décelé chez nos étudiants. En un mot, « nos jeunes se sont décomplexés en se frottant à la grande compétition », dit-il. Nos étudiants créent aujourd'hui des associations, sollicitent les entreprises, participent à des concours internationaux, de création de logiciels, en Inde, en Corée, aux USA, en Australie où « ils se sont classés troisièmes dans le monde ». Il reste à les convaincre de se mettre en contact avec les entreprises pour des stages, surtout, et qui sont obligatoires, selon Khoudil. Ce dernier appelle aussi les entreprises à l'aider à mettre la formation « en adéquation avec leurs besoins ».