La 9e Journée nationale des donneurs de sang a été célébrée, hier, à travers l'ensemble du territoire national sous le thème « 1.000 mercis à nos donneurs de sang bénévoles ». Ayant coïncidé avec la célébration du 1er jour de Moharram, cette journée est, avant tout, une halte pour rendre hommage à tous les donneurs bénévoles qui n'hésitent pas à répondre « présents » et venir en aide à ceux qui ont besoin de cette matière vitale. Selon M. Kaddour Gharbi, président de la Fédération des donneurs de sang, « nombreuses sont les personnes malades qui vivent de ces dons et autant nombreuses sont celles qui en ont besoin dans des situations plutôt critiques comme les blessés lors des graves accidents de la route, les personnes âgées hospitalisées, les cancéreux et, particulièrement, les enfants hémophiles et les thalassémiques ». Selon lui, « une pochette de sang sert à trois malades (plasma, plaquettes et globules rouges) ». D'où la nécessité, dira-t-il, « d'inculquer la culture du don de sang à travers des campagnes de sensibilisation en faveur du large public et éveiller les consciences sur l'importance vitale de ce liquide ». « Le donneur d'aujourd'hui peut être le receveur de demain », a-t-il ajouté. « Le don de sang ne relève pas uniquement du rôle des structures sanitaires ou spécialisées, mais tous les secteurs d'activités doivent être concernés et participer à ce genre d'action » a-t-il recommandé. Par ailleurs, M. Gharbi a évoqué le profil des donneurs de sang qui, selon lui, doivent être âgés entre 18 et 65 ans, être d'une bonne constitution physique, peser plus de 50 kg et, surtout, jouir d'une bonne santé. Les critères de base font ressortir la capacité des hommes à faire don de leur sang en moyenne 4 fois par an. Les femmes sont appelées au don 3 fois par an. Evoquant les personnes qui redoutent la pratique du don de sang, M. Gharbi rassure. Les donneurs sont assistés par un médecin tenu de préserver l'intimité de chaque patient ou donneur, l'opération en question reste confidentielle et le matériel utilisé est stérilisé et est à usage unique. « Il n'y a aucun risque sur les donneurs. Ils doivent être très confiants », a tenu à préciser notre interlocuteur qui insistera sur l'importance de la collation présentée à la fin de chaque prélèvement. Selon lui, les donneurs de sang sont très avantagés dans la mesure où ils bénéficient de la récompense divine, d'un bilan sanguin gratuit, d'un suivi et bénéficieront aussi de leurs cartes de groupage qui leur seront d'une grande utilité. En effet, dira-t-il, « dans le cas où une anomalie serait détectée chez un donneur, il sera dans l'immédiat orienté vers un spécialiste et sera assisté, également, par un psychologue ». Le sang toujours insuffisant En termes de chiffres, M. Gharbi a avancé que 500.000 dons de sang ont été enregistrés durant l'exercice 2013 et ce, au niveau de toutes les structures de santé existant à l'échelle nationale. « La quantité est considérable mais toujours insuffisante aux yeux des spécialistes qui tendent à avoir une banque de sang fournie pour faire face à d'éventuels accidents ou catastrophes », dira-t-il. Et de poursuivre : « Il faut savoir aussi que le sang doit être utilisé dans les plus brefs délais. Sa durée de vie se limite entre 3 et 5 jours. Après quoi, il devient périmé et c'est ce qui pousse à faire tout le temps appel aux donneurs pour éviter un déficit ». Au premier semestre 2014, M. Ghabri a précisé que le nombre de dons de sang a avoisiné les 60.000.Omar, infirmier aux urgences du CHU de Béni Messous, s'est félicité du fait que les Algériens n'hésitent plus à faire don de leur sang. « Nous allons vers une amélioration », dira-t-il. Selon lui, en moyenne, les normes internationales stipulent qu'il faut avoir 10 donneurs pour 1.000 habitants alors qu'en Algérie la moyenne est de 13 à 14 donneurs pour 1.000 habitants. Le nombre de donneurs journaliers qui se présentent à son service « n'est pas fixe ». Les raisons ? Celui-ci explique que tout dépend des évènements. « Par moments, nous recensons 30 à 40 donneurs par jour comme le chiffre peut ne pas atteindre une dizaine de donneurs et, par moments, le nombre dépasse largement nos espérances », nous a-t-il confié. Toutefois, il rassure, à son tour, qu'un peu de sang donné est vite reconstitué, soit deux à trois heures de temps après le prélèvement. Donner son sang une fois, c'est bien. Deux fois, c'est encore mieux.