Les participants aux travaux du colloque international sur Kateb Yacine, ouvert lundi dernier à l'université de Guelma, ont estimé que l'œuvre de l'auteur de « Nedjma » mérite toujours davantage de recherches universitaires et académiques ». Les conférences animées par des écrivains et des chercheurs algériens et étrangers, durant la première journée de cette rencontre consacrée, cette année, à « l'esthétique et l'épistémologie », ont abordé les aspects artistiques, techniques et structuraux des écrits de Kateb Yacine. Messaoud Belahsab, de l'université de Guelma, a considéré que l'étude des œuvres de Kateb Yacine est « vivement souhaitable, y compris pour les étudiants en langues arabe et anglaise ». Quant à Zineb Ali Ben-Ali, de l'université de Paris 8, elle est intervenue sur « l'amour et la révolution », un thème ayant fait de Kateb un « auteur moderne, universel, annoncé par ses poèmes soliloques écrits en 1946 ». Cette universitaire a relevé « deux étapes choc » dans le parcours de l'écrivain, en premier lieu les évènements du 8 mai 1945 qu'il avait vécus à l'âge de 16 ans, lorsqu'il découvrit le militantisme et fut impressionné par la détermination des militants nationalistes dont il fut le témoin à Sétif. Ce fut ensuite sa fuite à Annaba où il rencontra celle qui l'inspira pour créer le personnage de Nejdma, a indiqué Zineb Ali Ben-Ali. De son côté, Mohamed Bachir Akrimi, professeur à l'université de Sfax (Tunisie), a abordé la dimension révolutionnaire dans l'écriture de Kateb Yacine, mise en évidence dans « Nedjma » en 1956, deux années seulement après le déclenchement de la Révolution. La deuxième journée du colloque donnera lieu à des interventions de plusieurs universitaires de Guelma, de Batna et d'Annaba. Ce colloque est organisé par l'université de Guelma en coordination avec l'association de promotion du tourisme et des activités culturelles. Il regroupe des chercheurs de Tunisie et de France, ainsi que des journalistes, des hommes de théâtre et des écrivains.