Les locaux du quotidien DK News ont abrité, hier, la célébration de la journée mondiale des accidents cérébraux (AVC). A cette occasion, le Pr Nibouche Djamal-Eddine, chef du service cardiologie au CHU Nafissa-Hamoud (ex-Parnet) et le Dr Selma Kesraoui, neurologue au CHU Frantz-Fanon de Blida, ont animé une conférence de presse. Sous le slogan « Temps perdu est un cerveau perdu », le Pr Nibouche a affirmé « que l'AVC est un sujet extrêmement important pour deux raisons majeures. La première est liée à la mortalité. Il est à l'origine de 26% des décès en Algérie. La deuxième est relative aux séquelles qu'il génère ». Il citera surtout « l'incapacité physique et intellectuelle ». Trois organes (cœur, vaisseaux et cerveau) sont touchés par l'AVC. « Ce dernier doit être traité dans les minutes qui suivent l'attaque », a indiqué le Pr Nibouche. Pour cette raison, il a insisté sur le rôle majeur du médecin de famille qui doit réhabilité et généralisé. Car il constitue le premier maillon de la longue chaîne de soins. Le deuxième chaînon est le transport médicalisé et le dernier consistant à orienter le malade vers une unité de soins appropriée. C'est le « stroke center », une unité spécialisée dans la prise en charge des AVC. Le Dr Selma Kesraoui a déploré, pour sa part, « le manque de ce genre de structures ». « Il est temps de former des équipes pluridisciplinaires composées d'un neurologue, d'un cardiologue, d'un radiologue, d'un neurochirurgien, d'un kinésithérapeute, de paramédicaux », a-t-elle soutenu. le Pr Nibouche a plaidé pour la mise en place de réseaux coronariens dans tous les CHU à l'image de celui qui existe au niveau du CHU Parnet. Selon une étude menée dans le CHU de Blida citée par le Dr Kesraoui, ce sont entre 1.200 et 1.300 malades qui consultent chaque année son service de neurologie. L'incidence annuelle dans la commune de Blida est de 120 nouveaux cas d'AVC. Les causes d'apparition de cette maladie sont multiples. Chez les jeunes entre 15 et 45 ans, ce sont la cardiopathie emboligène et le rhumatisme articulaire aigu qui en sont à l'origine. La deuxième, la plus fréquente chez les plus âgés, est la fibrillation atriale (les oreillettes du cœur qui pompent le sang et qui lâchent). Evoquant la prévention, le Dr Nibouche a affirmé que « le dépistage par l'électrocardiogramme doit être fait par le médecin de famille pour éviter l'ischémie (obstruction des artères) ». En outre, il faut, selon lui, « être attentif aux signes d'avertissement quand des douleurs de poitrine surviennent et disparaissent subitement ». La paralysie faciale, l'engourdissement des membres et les troubles de la parole sont d'autres signes d'alerte. Pour le docteur Kesraoui, « il est préférable de consulter lors d'accidents ischémiques transitoires que d'être évacué à l'hôpital pour un accident ischémique constitué qui peut laisser des séquelles traumatiques indélébiles ». L'un des objectifs de cette rencontre est d'alerter sur les risques d'AVC et les moyens de les prévenir afin de réagir rapidement. Le mot d'ordre choisi « Le temps perdu est un cerveau perdu » n'est pas fortuit. Il s'agit avant tout d'une urgence médicale et parfois chirurgicale.