Les maladies vasculaires cérébrales sont responsables de plus de 26% des décès en Algérie. Couplées aux accidents cardiovasculaires, elles constituent la première cause de mortalité dans le pays, loin devant les cancers et même les accidents de la route. L'ampleur des maladies cardiovasculaires témoigne de la gravité de cette pathologie qui tend à enregistrer une incidence de plus en plus grande dans un pays en pleine transition épidémiologique. Les chiffres sont là pour confirmer une réalité implacable. Selon les données rendues publiques par la Société algérienne de neurologie et neurophysiologie clinique (Sannc) que préside le Pr Arezki Mohamed, l'Algérie enregistre environ 40.000 nouveaux cas graves par an dont 30% des AVC décèdent dans l'année. Ces nouveaux cas d'AVC induisent quatre à cinq fois plus de victimes que celles des accidents de la circulation. Quand ils n'entraînent pas la mort, ces cas laissent des handicaps irréversibles dans la moitié du nombre de malades. Une enquête réalisée par la Société algérienne de cardiologie pendant 24 heures auprès de 6000 patients présentant à la consultation aux urgences médico-chirurgicales des hôpitaux de la capitale des douleurs thoraciques enclenchant un AVC, a montré une prévalence de 16 cas diagnostiqués chaque jour dans cette ville. D'après les résultats de cette enquête, outre la douleur thoracique, les patients ont présenté des dyspnées (difficultés respiratoires) et des palpitations, orientant automatiquement le praticien vers un problème cardiaque. La mortalité survient car le malade arrive souvent aux urgences trop tard, c'est-à-dire après plus de trois heures de l'apparition des premiers symptômes de l'AVC. C'est justement durant ces golden hours, comme les appellent les spécialistes de la santé, que l'intervention médicale peut sauver le patient d'une mort certaine. Chaque minute compte et recevoir les patients rapidement au niveau du CHU améliore le pronostic vital et fonctionnel. Certains CHU comme celui de Blida disposent actuellement des structures qui peuvent prendre en charge ces patients 24h /24. En effet, la seule unité Stroke qui existe en Algérie, se trouve au CHU de Blida. Il faut savoir que l'accident vasculaire cérébral est une complication très grave, qui engage souvent le pronostic vital du patient. Selon le Pr Arezki, la fibrillation atriale est responsable de 25% des AVC ce que l'on a tendance à oublier. Chaque année dans le monde, plus de 83.000 jeunes de moins de 20 ans meurent des conséquences d'un accident vasculaire cérébral (AVC) soit 125 par jour. Quant au nombre d'AVC qui frappent les 20-65 ans, il a bondi de 25% au cours des 20 dernières années. Et il devrait doubler d'ici 2030. Lors de la Journée mondiale contre l'AVC, le 29 octobre, ces chiffres ne manquent pas d'interpeller. Au cours des 20 dernières années, il est constaté une forte augmentation de l'incidence dans cette tranche d'âge. Précisément de 25% par rapport à 1990 à tel point aujourd'hui que près d'un tiers (31%) des victimes ont moins de 65 ans contre 25% en 1990. Les AVC hémorragiques sont responsables de 61% des handicaps consécutifs à un AVC et la moitié des décès résultent d'AVC hémorragiques. Il s'agit d'une véritable urgence médicale et parfois chirurgicale. «Apprenez à reconnaître un AVC et réagissez rapidement» est le mot d'ordre choisi par l'Algérie pour célébrer cette journée à Blida au niveau de l'auditorium de l'Institut national du rein de cette localité. Cette rencontre scientifique d'envergure, qui est organisée par le service de neurologie que dirige le Pr Arezki Mohamed est une occasion pour sensibiliser un plus grand nombre de citoyens à cette grande cause de santé publique en les incitant à se rendre rapidement aux urgences du service de neurologie dès l'apparition des premiers signes d'alerte qui sont la paralysie faciale, l'engourdissement des membres et les troubles de la parole.