Le futur président est appelé à faire face à d'éventuelles résurgences de violences politico-ethniques. Qu'il soit Cellou Dalein Diallo ou Alpha Condé, le prochain président guinéen qui sera élu demain, plus de quatre mois après le 1er tour du 27 juin où ils ont respectivement obtenu 43% et 18% des suffrages, aura du pain sur la planche. Il devra en premier lieu asseoir un régime démocratique et remettre la Guinée qu'habite une trentaine d'ethnies qui ne bénéficient pas de ses richesses naturelles en raison de l'instabilité politique qu'elle connaît depuis des années sur les rails du développement. Malgré les richesses dont elle regorge, la Guinée a été victime d'une gestion où l'intérêt général a cédé la place à d'autres considérations et à des multinationales qui ont fait main basse sur les richesses du pays en pillant son or, son pétrole. Certaines firmes étrangères, pour leurrer les Guinéens, ont promis des investissements gigantesques. Il n'en est rien. Aucun investissement n'a été réalisé. Les Guinéens soupçonnent certaines de ces multinationales de vouloir seulement conserver ces réserves en privilégiant la spéculation boursière. Le futur président devra mettre de l'ordre dans le secteur minier pour permettre au pays de se développer. Les observateurs sont unanimes à dire que le prochain président, qui héritera d'«un panier de problèmes car chaque compagnie possède des parrains dans le système administratif national qui les aident à évoluer sans respecter les textes réglementaires », devra d'abord et avant tout assainir un secteur «totalement corrompu ». La bonne gestion des deniers publics est une autre bataille que le président élu devra mener pour pouvoir asseoir une politique transparente. C'est un combat que Cellou Dalein Diallo ou Alpha Condé « devra mener et surtout gagner pour que les Guinéens dont le pays est deuxième producteur mondial de bauxite, puissent vivre dans la dignité ». En plus de la situation économique qu'il faudra mettre sur orbite, le futur président est appelé à faire face à d'éventuelles résurgences de violences politico-ethniques. Comme celles qui ont eu lieu fin octobre à Conakry. La tension politique entre les deux candidats peut aussi dégénérer.