Angela Merkel, la chancelière allemande, met en garde son homologue britannique, David Cameron. Elle estime qu'il ne peut pas remettre en cause la libre circulation au sein de l'Union européenne. « Pour la première fois, David Cameron pousse son pays vers un point de non-retour sur la question de son appartenance à l'UE, vers un point à partir duquel Berlin ne se battra plus pour le maintien de la Grande-Bretagne au sein de l'UE », écrit l'hebdomadaire allemand Der Spiegel dans son édition d'hier. Ce n'est pas la première fois que la chancelière est montée au créneau pour « menacer » son homologue britannique. Dans une interview qu'elle a accordée en octobre à The Sunday Times, un journal britannique, elle a affirmé que « toucher au principe fondamental de la liberté de circulation » au sein de l'UE ne serait pas toléré. Selon ce magazine, la pomme de discorde tient à la volonté de Londres d'imposer des quotas de migrants européens entrant au Royaume-Uni. Pour Berlin, il n'est pas question d'accepter une remise en cause de la liberté de circulation des personnes, l'un des droits fondamentaux accordés aux citoyens des pays membres de l'UE. En marge d'un sommet, fin octobre dernier, à Bruxelles, Merkel a indiqué à Cameroun, qui fait face à une montée du populisme porté par la formation europhobe Ukip, que ses propositions sur l'immigration heurtaient les principes de l'Union. Selon le magazine, les discussions entre les deux responsables n'auraient pas que tourné autour de la rallonge de 2,1 milliards d'euros demandée par Bruxelles au 1er décembre au titre du budget européen de 2014. Une demande que le Premier ministre britannique a jugée « inacceptable ». Cameron et le Parti conservateur, auquel il appartient, qui souhaitent limiter l'immigration européenne au Royaume-Uni, maintiendront-ils, s'ils remportent les élections législatives de mai 2015, la tenue, d'ici à 2017, d'un référendum sur le maintien de leur pays dans l'UE ? La sortie de Merkel, le seul vrai appui politique de Cameron à Bruxelles, laisse croire que les Allemands n'excluent plus une sortie du Royaume-Uni de l'UE.