Bernardino Leon, le chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul), prévoit « un accord politique » pour résoudre « définitivement » la crise libyenne, dans « les prochaines semaines ». Comment ? « Nous devons nous entendre avec les formations armées qui existent sur le terrain et aider toutes les différentes parties concernées », explique le chef de la mission onusienne après sa rencontre avec le mufti de Tripoli. Bien avant cette rencontre, le diplomate espagnol était au Caire pour rencontrer Nabil al-Arabi, le secrétaire général de la Ligue arabe. Au menu de leurs discussions, les derniers développements de la crise politique et sécuritaire que traverse la Libye, un Etat qui « a vécu 42 années sans institutions » et qui est « livré aux milices depuis la chute du régime de Maamar El-Gueddafi en 2011. Leon a déclaré à al Arabi qu'il est « temps de profiter de la stabilité à travers un accord prenant en compte la légitimité des institutions élues » pour « mettre fin au conflit armé entre les différentes parties concernées » et « aboutir à un règlement définitif de cette crise ». Selon le numéro un de la Ligue arabe, le chef de la Manul a une perception juste de cette crise qu'il veut résoudre. « Leon détient une longue expérience à travers son travail en tant que délégué de l'Union européenne en Afrique du Nord et possède une perception pour une solution tenant compte de la légitimité du Parlement libyen et du gouvernement qu'il a nommé et je suis totalement d'accord avec lui dans cette perception », explique-t-il sans révéler de détails de cette démarche. En attendant, depuis fin août, Tripoli et une grande partie de l'ouest libyen sont sous le contrôle de Fajr Libya, une coalition de milices islamistes qui est parvenue à chasser ses rivaux de la capitale au terme de combats meurtriers autour du principal aéroport situé au sud de la capitale (250 personnes ont été tuées, dont 142 ces deux dernières semaines et 518 autres blessées). Benghazi, la capitale de l'est, est le théâtre d'affrontements violents entre forces pro-gouvernementales loyales au général à la retraite, Khalifa Haftar, et des milices, dont les radicaux d'« Ansar Ashariaa ». Le gouvernement d'Abdallah al-Theni, reconnu par la communauté internationale, a dû s'exiler dans l'est du pays, tout comme le Parlement issu des élections du 25 juin, qui a trouvé refuge à Tobrouk.