Les ministres de l'Intérieur des six pays européens les plus influents (Allemagne, Angleterre, Espagne, France, Italie et Pologne) se retrouveront à Paris. Conviés, leurs homologues des Etats-Unis, de Turquie et du Canada y seront aussi présents. Au menu : la lutte contre le terrorisme. « Nous souhaitons faire avancer tous ces dossiers et faire bouger les choses », explique Bernard Cazeneuve, le ministre français de l'Intérieur. « L'Europe à 28, c'est parfois très difficile à manager », dit-il d'où « l'intérêt » de ces petits comités. La « question des flux migratoires », la « gestion des frontières » et la « nécessaire coopération avec les pays d'origine » dont les ressortissants veulent entrer dans l'UE seront aussi au menu. Quatre sessions de travail auront lieu à l'Intérieur, place Beauvau, dont deux en présence de ces trois invités. Deux de ces sessions de travail seront consacrées aux « combattants » partis faire le djihad, en Syrie et en Irak notamment, et à internet, « machine de recrutement à distance et de propagande ». Une session pourrait être consacrée aux moyens « de retirer » du web les contenus « propagandistes ou haineux ». Google et Facebook auraient fait part aux dirigeants européens et américains de leur volonté de « nettoyer le net ». Le G6 se penchera aussi sur une « idée » du coordinateur européen de la lutte contre le terrorisme, Gilles de Kerchove. Il souhaite que l'Union européenne se dote, à l'instar des Etats-Unis, d'un système de collecte des données fournies par les voyageurs aux compagnies aériennes. Vendredi, à Monaco, 88 ministres et plus de 1 000 délégués représentant 166 pays membres d'Interpol, ont, à l'occasion la 83e assemblée générale annuelle de l'organisation, appelé à plus d'efforts pour combattre le phénomène des filières dites « djihadistes » et affronter les prédicateurs de haine. Preuve de cette « peur » tardive : les services de renseignement norvégiens ont déclaré, hier, s'attendre à un projet d'attentat sur le territoire national d'ici un an. Auteurs probables de ce projet : la soixantaine d'individus qui ont des liens avec ce pays scandinave et qui se sont rendus en Syrie pour participer au djihad. Dans le sillage de cette réunion, le Conseil de sécurité annonce un débat public le 19 novembre prochain sur « les efforts mondiaux de lutte contre le terrorisme, l'extrémisme violent et la menace croissante des 15.000 combattants terroristes ». « Provenant de 80 pays, ils pourraient représenter un réel danger une fois rentrés dans leurs pays d'origine » prévient l'ONU. « La menace terroriste n'a jamais été aussi forte », a estimé Mireille Ballestrazzi, présidente d'Interpol, en ouvrant les travaux de l'assemblée générale.