Ce changement de cap en matière de financements qui seront désormais assurés en partie par le secteur marchand, constitue pour le ministre un signal fort à l'économie nationale. Il a précisé, toutefois, que cette nouvelle orientation ne signifie pas que le privé est autorisé à investir dans des infrastructures relevant de la souveraineté de l'Etat, citant l'exemple des ports. Bouchouareb a soutenu que la nouvelle réorganisation du secteur public marchand vise à assurer une autonomie de gestion aux entreprises publiques économiques (EPE). Cette autonomie, a-t-il expliqué, va supprimer toute intermédiation entre elles et le propriétaire qui est l'Etat, précisant que ce nouveau mode de management va apporter des modifications sur la composante des conseils d'administration des EPE, qui seront désormais constitués par des banquiers et des experts. Les dirigeants des EPE seront, quant à eux, tenus par des contrats de performance. Le ministre a annoncé, également, que la règle 51/49%, régissant l'investissement étranger en Algérie, sera extirpée du prochain code de l'investissement. « La règle 51/49% n'a rien à faire dans le code de l'investissement », a-t-il lancé. Cela dit, il n'est pas question de supprimer cette mesure. Mais le ministre a estimé qu'elle peut être appelée à évoluer dans le futur, et ce, en fonction des besoins de la politique du gouvernement, en indiquant qu'elle pourrait être révisée, par exemple, dans le cas d'investissements réalisés avec des partenaires étrangers dans des segments porteurs à l'international. Sur le nouveau code de l'investissement, Bouchouareb a avancé que le texte sera plus attractif car n'incluant que les mesures de facilitations qui rendent l'accès libre au marché algérien pour les investisseurs étrangers. Concernant le développement du secteur de la PME, il a affirmé que l'organisation actuelle est obsolète. Il a fait savoir que son département est en train de confectionner une nouvelle loi d'orientation sur la PME. « Celle-ci est nécessaire au regard du taux de mortalité de ces entreprises », a-t-il observé. Comme il est question aussi de la réforme du mode de fonctionnement de l'Agence nationale de développement de la PME (ANDPME), chargée de la mise à niveau des petites et moyennes entreprises. Le ministre a déploré à ce propos le manque d'absorption des fonds destinés à la mise à niveau des entreprises. Selon lui, l'ANDPME, qui dispose de 4 milliards de dollars d'avoirs destinés à cet effet, n'en a consommé qu'une somme insignifiante. « C'est Renault qui décide du prix » Le prix de la Symbol algérienne devrait être inférieur à celui du même modèle importé, a indiqué Bouchouareb. Selon lui, c'est le constructeur français qui va fixer le prix. « Notre rôle en tant que pouvoirs publics est de lui accorder toutes les facilitations nécessaires afin qu'il puisse créer l'usine et fabriquer cette voiture dans les délais impartis », a-t-il dit, expliquant que le véhicule fabriqué en Algérie sera de haut de gamme (3e classe) doté de tous les équipements y compris le GPS. Le ministre de l'Industrie a démenti, par ailleurs, l'existence de discussions entre l'Algérie et le numéro un mondial de la sidérurgie, ArcelorMittal, sur le projet d'exploitation du grand gisement de fer de Gara Djebilet. Bouchouareb a précisé que le seul dossier évoqué avec ce sidérurgiste mondial est celui relatif au plan de relance du complexe d'El Hadjar qu'ArcelorMittal exploite avec l'entreprise Sider. Il a fait savoir que le Conseil des participations de l'Etat a procédé la semaine dernière à l'examen du projet de développement du complexe d'El Hadjar. A une question sur l'autorisation d'un groupe privé Cevital à investir à l'international, Bouchouareb a répondu que cet opérateur est libre d'investir à l'étranger.