La nouvelle réorganisation du secteur public marchand vise à assurer une autonomie de gestion aux entreprises publiques économiques (EPE), a indiqué jeudi à Alger le ministre de l'Industrie et des Mines, M. Abdesselam Bouchouareb. Le ministre a précisé, lors d'un point de presse animé à l'issue de la conférence sur le développement économique et social, que cette autonomie qui sera conférée aux EPE va supprimer "toute intermédiation entre elles et le propriétaire qui est l'Etat". Ce nouveau mode de management va en effet apporter des modifications à la composante des conseils d'administration des EPE, qui seront désormais constitués par des banquiers et des experts. Aussi, les dirigeants des EPE seront tenus par des contrats de performance et bénéficieront à ce titre d'une augmentation de leur rémunération pour mener à bien les missions qui leur sont assignées. L'autre axe de la réforme initiée par le gouvernement dans le cadre de la réindustrialisation du pays concerne le développement du secteur de la PME, a poursuivi le ministre qui a promis une refonte de la loi d'orientation sur la PME qu'il juge obsolète. Cette révision que le ministre a estimé nécessaire au regard du taux de mortalité des PME, est déjà engagée au niveau de son département, a-t-il fait savoir. Ce chantier comprend également la réforme du mode de fonctionnement de l'Agence nationale de développement de la PME (AND-PME), chargée de la mise à niveau des petites et moyennes entreprises. Le ministre a déploré à ce propos le manque d'absorption des fonds destinés à la mise à niveau des entreprises. Selon lui l'AND-PME qui dispose de 4 milliards de dollars d'avoirs destinés à cet effet n'en a consommé qu'une somme insignifiante. Toujours dans les PME, M. Bouchouareb a minimisé l'impact de l'abrogation de l'article 87 bis sur les PME, en réponse à une question sur l'incidence financière que pourrait engendrer une telle mesure sur les petites et moyennes entreprises. M. Bouchouareb a estimé à ce titre que les PME sont menacées par d'autres facteurs liés, entres autres, à l'environnement dans lequel elles évoluent. Interrogé, par ailleurs, sur le changement de cap en matière de financements des investissements publics qui seront désormais assurés en partie par le secteur bancaire, le ministre a répondu qu'une orientation pareille "donnait un signal fort à l'économie", qui doit être financée par les banques et non pas par le Trésor public. "Les financements par le recours au Trésor public, c'est fini", a-t-il affirmé à ce propos. M. Bouchouareb a tenu à être précis toutefois sur ce point, en expliquant que cette nouvelle orientation ne signifie pas que le privé est autorisé à investir dans des infrastructures relevant de la souveraineté de l'Etat, citant en cela l'exemple des ports qui sont réalisés et contrôlés par les Etats de par le monde. Certaines activités portuaires sont cependant cédées au privé, a-t-il signalé. A une question sur l'autorisation d'un groupe privé à investir à l'international, M. Bouchouareb a répondu que cet opérateur "était libre d'investir" à l'étranger. "Ces investissements à l'étranger ne nous concernent pas", a-t-il dit.