L'association Machal Echahid, en collaboration avec l'APC d'Alger-Centre, a organisé, jeudi dernier, une rencontre sur un patriote mort pour l'Algérie alors qu'il était âgé de 32 à peine. Il s'agit du héros Larbi Ben M'hidi, dont le fronton du mémorial « Historial » porte, désormais, le nom. La bâtisse est située à la rue qui porte son nom (commune d'Alger-Centre). En hommage à cet illustre personnage qui a défié ses tortionnaires, notamment le sinistre Paul Aussaresses, Khalfa Mameri, ancien diplomate et écrivain, a animé une conférence sur cet homme qui a épousé très jeune la cause de l'Algérie au point d'en oublier sa propre famille. Khalfa Mameri a trouvé du mal à parler du parcours de Larbi Ben M'hidi, « tant son dévouement à la cause de l'indépendance et son attachement à une Algérie libre furent indéfectibles », a-t-il affirmé. En présence de sa sœur, Drifa Hassani, de Mme Zohra Bitat, qui a côtoyé le héros, et de la sœur de Hassiba Benbouali, Khalfa Mameri a déclaré regretter que « peu de personnes peuvent situer l'appartement de la rue Louis-de-Pertini où Ben M'hidi a été arrêté en 1957 ». « On ne trouve même pas une simple plaque au niveau de cette rue, nécessaire pour le travail de mémoire et pour l'Histoire », a indiqué le conférencier. On l'appelait, a-t-il rappelé, le « Hakim » (le sage) pour sa lucidité. Il était, a-t-il ajouté, « le premier à soutenir que le soulèvement de la population était la seule manière de faire la révolution ». Sa célèbre phrase « jetez la Révolution dans la rue, le peuple s'en emparera » est passée dans la postérité. « Il était à0 l'origine de la grève des huit Jours, qui a eu un succès retentissant », a expliqué le conférencier qui s'est penché sur les circonstances de l'arrestation en mars 1957 et de la mort, dans une ferme située à 20 km au sud d'Alger, pendu dans sa cellule, de Ben M'hidi. Pour lui, « sa mort est un assassinat maquillé en suicide ». « Il était marié à l'Algérie » Sa sœur Drifa a témoigné que « son frère Larbi n'a pas vécu avec sa famille ». « Il a voué sa vie à l'Algérie », a-t-elle indiqué. Mme Bitat, qui a côtoyé Larbi Ben M'hidi, dira, pour sa part, que « c'était une personne humble et que j'ai appris beaucoup à son contact ». « C'était un meneur d'homme, il savait écouter et accepter les avis contraires », a-t-elle conclu. La sœur de Hassiba Benbouali, émue, a déclaré que lors de la mort de sa sœur, la maman de Larbi lui a dit : « Tu as perdu ta fille », et la maman de Hassiba de répondre : « Toi, tu as perdu deux fils, Larbi mort sous la torture et Tahar Ben M'hidi mort au maquis ». Le P/APC d'Alger-Centre, Abdelkrim Bettache, a indiqué que « c'est une fierté pour sa commune d'accueillir les grandes figures de la Révolution ». « Le centre culturel Historial qui porte le nom de l'une des figures emblématiques de Révolution est une autre fierté d'autant plus que l'architecte de cet espace n'est autre que le neveu de Larbi Ben M'hidi », a-t-il ajouté.