Fatah, le parti du président palestinien, Mahmoud Abbas, montre du doigt Hamas. Selon Azzam Al-Ahmad, le chargé du dossier de la réconciliation avec le Hamas, « un groupe de fonctionnaires militaires du Hamas ont annoncé qu'ils feraient échouer les cérémonies prévues à l'occasion du dixième anniversaire de la mort du président Yasser Arafat ». « Nous ne lançons pas des accusations en l'air contre le Hamas Nous avons des informations selon lesquelles la source des attaques se trouve au sein des services armés du Hamas, et nous espérons que le Hamas la découvrira », ajoute-t-il. Il n'est pas le seul dirigeant du Fatah à faire état du « souhait » des dirigeants du mouvement islamiste de ne pas voir chez eux, pour la première fois depuis des années, un hommage au fondateur du Fatah. « Il n'y a pas de doute sur le fait que Hamas porte la responsabilité de ce qui s'est passé », déclare Hussein al-Cheikh, de la direction du Fatah. Hamas, qui a « fermement condamné ces actes criminels », réfute toute responsabilité. Il annonce la création d'une commission d'enquête. « Nous ne tolérerons pas le retour des conflits intra-palestiniens et le chaos », promet un de ses porte-parole. Et d'annoncer la création prochaine d'une « armée populaire » à Ghaza pour « se préparer » à tout affrontement avec Israël. Notamment sur la question de l'esplanade des Mosquées. Lors de célébrations dans le camp de réfugiés de Jabaliya dans la bande de Ghaza, le porte-parole des brigades Al-Qassam, la branche armée du mouvement islamiste, a salué « la promotion de 2.500 recrues représentant le premier contingent de l'armée populaire pour la libération de la mosquée Al-Aqsa et de la Palestine ». Décodé, les auteurs des explosions de vendredi qui ne sont ni du Fatah ni du Hamas, pourraient être ... des Israéliens. Fayez Abou Eita, porte-parole du mouvement de Mahmoud Abbas à Ghaza, a fait état d'une lettre signée Daech trouvée devant la dizaine de maisons visées. Celle-ci donnait aux propriétaires, qualifiés de « traîtres et collaborateurs », jusqu'au 15 novembre pour quitter les lieux. Quid de la réconciliation entre Fatah et Hamas ? Requise par la communauté par la communauté internationale avant la reconstruction de Ghaza, elle est, au mieux, mise à mal, au pire, réduite à néant. « Ces actes criminels vont totalement à l'encontre des efforts des dirigeants palestiniens et du gouvernement d'union nationale pour la reconstruction de Ghaza », estime le gouvernement de réconciliation, formé en juin dernier. Federica Mogherini, la nouvelle chef de la diplomatie européenne, qui a plaidé, vendredi dernier, pour une reprise urgente des discussions de paix sans laquelle « nous risquons de sombrer à nouveau dans la violence », estime, depuis Ghaza où elle se trouvait hier, qu'il faut un Etat palestinien indépendant. « Il faut un Etat palestinien, c'est l'objectif, et cette position est partagée par l'Union européenne », dit-elle. Et de préciser sa pensée : « Le monde ne supportera pas une quatrième guerre » après les trois offensives israéliennes meurtrières de ces six dernières années. Comme plusieurs responsables et observateurs, elle estime que les affrontements actuels entre Palestiniens et policiers israéliens dans les rues d'Al Qods-est occupée et annexée par Israël pourraient provoquer une troisième Intifada. Surtout si Netanyahu tente de changer le statu quo de l'Esplanade des Mosquées. En septembre 2000, c'est la visite d'Ariel Sharon sur l'Esplanade qui a enclenché la deuxième Intifada !