Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) voit d'un mauvais œil le projet de charte d'éthique et de déontologie. « C'est une manière de douter de l'enseignant, de ses compétences et de son comportement professionnel à l'intérieur des établissements scolaires et de ses relations de travail avec les élèves », a souligné son chargé de communication, Messaoud Boudiba. Il a rappelé que l'administration accuse les enseignants de gonfler les notes des élèves et de pousser ces derniers à la tricherie. De ce fait, le syndicaliste a soutenu qu'à travers cette politique, le ministère n'ira pas loin dans le processus de « redressement de l'école algérienne en difficulté ». Pour lui, il aurait été plus judicieux de faire appel à la conscience de l'enseignant en lui assurant un cadre de travail serein, empreint de confiance. Idem pour le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de formation (Satef), Boualem Amoura, qui a soutenu que la charte n'est pas la priorité de l'heure et qu'il y a des questions plus urgentes à prendre en charge dans le secteur. A ses yeux, si cette charte a pour but d'éduquer les enseignants en leur dictant le comportement à tenir, « il n'y a pas lieu de la faire », a-t-il dit, non sans préciser que son syndicat attend la réception du projet pour se prononcer définitivement sur le sujet. Pour sa part, le secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) ne veut pas se précipiter dans la prise de position, préférant attendre la réception du projet pour le faire. Il a affirmé que si cette charte prend la forme d'une feuille de route pour garantir la stabilité du secteur avec la prise en charge des revendications socioprofessionnelles des enseignants, le CLA ne s'y opposera pas, mais elle n'aura aucun sens si elle vise à dicter aux enseignants le comportement à adopter au sein de l'établissement scolaire. « Je ne vois pas le sens d'une charte. Il suffit de réactiver la réglementation en place. Tous les établissements scolaires sont dotés d'un règlement intérieur », a-t-il rappelé.