Depuis Oran, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a inauguré, hier, l'usine Renault d'Oued Tlelat, en présence des ministres français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et celui de l'Economie, Emmanuel Macron, a réitéré la détermination de l'Algérie à ouvrir son économie en tissant des relations fortes de partenariat et de coopération avec les leaders mondiaux de l'industrie. Sellal a appelé ces derniers à faire preuve d'audace et de créativité pour implanter leurs projets dans un pays « jeune et stable politiquement et économiquement ». La législation attractive et les nombreux avantages comparés sont les autres atouts cités par le Premier ministre qui a affirmé le soutien des pouvoirs publics à toute initiative qui contribuerait à mettre en place les jalons de l'industrialisation du pays. « La volonté d'ouverture de l'Algérie est claire et assumée et sa disponibilité pour la coopération et le partenariat est totale. A charge pour nos partenaires de faire preuve d'audace et de créativité. Ils trouveront un pays jeune et hospitalier, stable politiquement et économiquement avec une législation attractive et des avantages comparatifs », a-t-il précisé dans son allocution à l'occasion de l'inauguration de l'usine Renault de production de véhicules particuliers de Oued Tlelat. Le Premier ministre n'a pas manqué d'afficher sa satisfaction quant au respect des délais de réalisation de cette usine, « fruit de l'association d'entreprises publiques nationales avec le constructeur automobile français Renault » et qui « constitue pour nous un exemple de partenariat gagnant-gagnant que nous ambitionnons de démultiplier à travers le territoire national et dans différents domaines d'activité ». Cette usine a permis le recrutement et la formation de 350 salariés sans compter les nombreux autres emplois indirects générés par l'externalisation de certaines activités connexes. Abdelmalek Sellal a appelé les responsables de la société Renault Algérie à déployer les efforts de manière à permettre à cette nouvelle usine d'atteindre ses capacités maximales de production et à passer, ensuite, à la production de nouveaux modèles. « J'invite les responsables de la société à redoubler d'effort pour atteindre la phase optimale de production de 75.000 véhicules par an. Je veux les assurer du soutien des pouvoirs publics, notamment en matière de promotion de la production nationale par la qualification et la collaboration avec leurs sous-traitants algériens », a souligné Sellal, pour qui la sortie des chaînes de cette usine du premier véhicule aux normes du constructeur et sous son label marque une « étape importante de l'industrie automobile nationale naissante ». Pour Sellal, Oued Tlélat matérialise aussi les perspectives prometteuses de la coopération mutuellement avantageuse entre l'Algérie et la France et le développement croissant de nos relations économiques dans un cadre rénové. « Je ne doute pas que la réunion de décembre prochain à Paris du comité interministériel de haut niveau constitue une occasion supplémentaire pour renforcer les liens et la coopération entre nos deux pays dans les domaines politique, économique et culturel », a-t-il fait remarquer. Encourager l'entreprise algérienne Le Premier ministre a rappelé que « la politique du gouvernement pour le prochain quinquennat est orientée vers le développement économique, et l'entreprise nationale est appelée à jouer un rôle prépondérant ». Il a interpellé ces entités à saisir cette occasion pour tisser des partenariats solides. « L'entreprise nationale qu'elle soit publique ou privée est au cœur de notre démarche de renouveau économique. Elle sera accompagnée, soutenue et encouragée à bâtir des partenariats notamment avec les étrangers leaders dans leurs domaines d'activité », a-t-il affirmé, précisant que « sur cette question, nous n'avons aucun complexe à aller chercher la compétence et l'expertise là où elles se trouvent pour la réalisation de notre programme de développement et nous comptons profiter de ces partenariats pour apprendre, développer l'outil de production national et augmenter nos capacités managériales ». Le partenariat concrétisé avec Renault sera élargi à d'autres domaines, a souligné le Premier ministre. « Des approches similaires sont et seront conduites dans les secteurs de l'agriculture, de l'énergie et du tourisme afin d'opérer la mue de l'économie algérienne et son insertion aux systèmes mondiaux de production de biens et de services. Nous y mettrons les moyens », a-t-il soutenu. Fabius : « Un partenariat à triple A » Le ministre français des Affaires étrangère et du Développement international, Laurent Fabius, a qualifié le partenariat avec l'Algérie d'« exemplaire », vu ce qui a été fait et le temps de sa réalisation. « C'est pour moi un partenariat à triple A : action, ambition et amitié, qui a abouti à la construction d'un véhicule de haut niveau. Un partenariat que les deux pays veulent relancer », a-t-il indiqué lors de son allocution. « Je suis confiant que ce véhicule aura un très grand succès », a dit Fabius qui a tenu à exprimer sa « satisfaction extraordinaire », précisant que « ce partenariat est le symbole d'une Algérie qui va de l'avant ». Interrogé sur les raisons de sa présence en Algérie, Fabius a expliqué qu'il est là car « l'Algérie est un marché qu'on ne peut pas conquérir en étant en France ». A propos de la situation sécuritaire en Algérie, il a dénoncé l'assassinat de Gourdel et souligné que « l'Algérie est un pays sûr ». Quant au PDG de Renault, Carlos Ghosn, il est revenu sur l'importance du marché algérien, « le deuxième marché automobile en Afrique et le septième au monde », soulignant que la France détient 27% de parts. « Je suis optimiste quant au développement de Renault en Algérie », a-t-il précisé.