Sous le haut patronage du président de la République et sous l'égide du ministère de la Culture, l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) organise la seconde édition du festival culturel arabo-indien. Outre l'Inde, des pays comme l'Irak, la Tunisie, le Bahreïn, le Maroc, le Soudan, la Palestine, l'Egypte, la Mauritanie, la Jordanie et l'Arabie saoudite seront représentés. La manifestation, au cours de laquelle l'accès aux différents sites abritant les activités sera gratuit, se tiendra du 20 au 27 novembre 2014 à Alger. Des spectacles et des expositions auront lieu, également, à Boumerdes, Koléa, Tizi-Ouzou, Ain Defla, Médéa, Tlemcen et Annaba. Ce Festival est organisé en partenariat avec la Ligue arabe, qui cherche à renforcer les liens d'amitié et le partenariat, sur tous les plans, avec ce grand pays aux ambitions économiques affichées. La récente visite du directeur général de l'ALESCO dans notre pays avait, notamment, trait à la préparation de cet événement. Les lieux qui accueillent les différentes activités ont été retenus. Il s'agit, pour le cinéma, des Salles Zinet, Cosmos, El Mouggar, du Palais de la culture (auditorium) et Ibn Zeydoun. Hors d'Alger, les maisons de la culture de Koléa, Médéa, Ain Defla, Boumerdes et Tizi Ouzou, le palais de la culture de Tlemcen et le théâtre d'Annaba résonneront de musique et de danse. Enfin, le palais de la culture abritera les expositions et la Bibliothèque nationale du Hamma les conférences et les récitals de poésie. Echanges sporadiques L'inde est, à vrai dire, un pays proche et lointain. Il n'existe nulle liaison aérienne entre les deux pays et peu d'Algériens songent à s'y rendre. Les échanges culturels sont sporadiques. Des semaines de films se sont tenues dans l'un ou l'autre pays, mais les relations culturelles s'inscrivent davantage dans le cadre de manifestations officielles. L'inde, qui compte des vestiges de la civilisation musulmane, dont le célèbre Taj Mahal, et des pratiques musicales, surtout soufies, a pris part à la manifestation « Tlemcen, capitale de la culture islamique ». La communauté indienne, estimée, selon l'ambassade de l'inde à Alger, à 2.500 personnes, n'a pas la même visibilité que les Chinois. Toutefois, grâce, surtout, à un cinéma haut en couleur et exubérant, le pays de Shachi Kapoor a séduit des générations. Il suffit de se rappeler cette scène de « Omar Gatlatou ». Ce dernier, prototype des jeunes des quartiers populaires, dans une salle obscure, enregistrait, sur un vieux magneto, des chansons. Pour les quinquagénaires, Mrinal Sen ou Satyajit Ray n'étaient pas des inconnus. L'Inde produit environ 1.500 films par an de plus en plus exportés dans le monde, même si les Algériens n'en voient plus les plus récents. Enfin, des liens politiques intenses, depuis la guerre de Libération, ont aussi rendu plus proche le pays de Gandhi. Depuis quelque temps, des troupes indiennes (Bollywood Masala, Manipuri ) ont visité, l'été dernier, l'Algérie et se sont produites dans la capitale, à Constantine et lors de festivals comme celui de Timgad pour la première. Les prestations avaient attiré de nombreux spectateurs. L'événement, qui aura lieu dans quelques jours, permettra de mieux connaître les réalités culturelles d'un pays où les technologies et la littérature connaissent un véritable essor. Des auteurs comme Arundhati Roy, dont on peut trouver quelques livres traduits à Alger, ont acquis une renommée mondiale. L'extrême richesse et le dynamisme en Inde font, certes, ménage avec une effroyable misère et des rites anachroniques. C'est aussi une des raisons qui rend le pays fascinant.