« La stratégie du roi du Maroc basée sur la fuite en avant, l'illégalité de l'occupation et toutes ses néfastes conséquences, le discours d'amalgame, de diversion, de mensonges et agressif vis-à-vis de l'Algérie, le défi face à la communauté internationale, le déni du droit international, a aujourd'hui lamentablement échoué et ne trompe plus personne », ont souligné les participants avant de réaffirmer leur « attachement » et leur « combat » pour que les droits de l'homme, le droit humanitaire et le droit international soient appliqués dans la dernière colonie d'Afrique. En « imposant un refus à toute solution négociée sous l'égide des Nations unies », « réprimant les populations dans les territoires occupés » et « empêchant Christopher Ross, l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, de réaliser sa mission, Joaquin Chissano, le médiateur désigné par l'Union africaine, et Mme Kim Bolduc la représentante spéciale pour le Sahara occidental et chef de la Minurso d'exercer leur mandat, des parlementaires, des défenseurs des droits de l'homme et représentants des associations de solidarité de se rendre dans les territoires occupés, le Maroc montre, estiment-ils, qu'il est sur « la défensive » et dans une « impasse ». La 39e conférence a renouvelé ses « encouragements à Ross et à Ban Ki-moon » et salué leur « détermination » à mener à terme leur mission conformément à « la doctrine de décolonisation ». Les accords de Madrid du 14 novembre 1975 qui constituent encore un obstacle à l'autodétermination et à l'indépendance des Sahraouis ont été aussi « visités ». Pour les participants, l'Etat espagnol doit « assumer ses responsabilités dans la tragédie que vit le peuple sahraoui, dénoncer ces accords et réparer cette injustice ». Comme pour illustrer leurs propos, ils citent « le vaste mouvement de solidarité international avec le peuple sahraoui ». « Notre mobilisation se veut plus grande encore, nos actions plus ciblées, plus performantes, pour obliger le Maroc à respecter le droit international et pour interpeller certains pays, la France et l'Espagne en particulier, ainsi que l'Union européenne pour qu'ils adoptent une position conforme à la légalité internationale sur la question du Sahara occidental », concluent les conférenciers. « Le discours du roi aura des conséquences négatives » « La situation des droits de l'homme est alarmante », a indiqué, hier, à Madrid, Aminatou Haidar, la militante sahraouie des droits de l'homme, en marge de la conférence européenne. Elle a dénoncé le dernier discours du roi Mohamed VI qui l'a « surprise et déçue » car prononcé « au moment où nous nous attendions à une avancée dans les négociations ». Outre l'entêtement des autorités marocaines face à la légalité internationale qu'elle a dénoncé, Mme Haider a critiqué les positions des gouvernements français et espagnol pour leur opposition à la proposition américaine d'élargissement du mandat de la Minurso au contrôle des droits de l'homme. Elle estime que le blocage actuel du processus de négociations et la désobéissance affichée par le Maroc à la légalité internationale pourraient pousser les jeunes Sahraouis à penser à agir par d'autres moyens, « tels que la violence pour revendiquer leurs droits légitimes et attirer l'attention de la communauté internationale » ou « le recours aux armes », dit-elle avant de qualifier les pays arabes qui se taisent devant le dernier conflit colonial en Afrique de « complices avec leurs alliés de l'Occident ». « Pour moi, c'est une complicité, ni plus ni moins », affirme-t-elle, prenant le soin de rappeler qje « l'Algérie, qui a toujours soutenu les causes justes, est une exception par rapport à ces pays ».