La militante sahraouie des Droits de l'homme, Aminatou Haidar, a fustigé dimanche à Madrid la poursuite des violations commises par les autorités marocaines à l'encontre des populations sahraouies, dénonçant la politique menée par le Royaume du Maroc en continuant à défier la communauté internationale. "La situation des Droits de l'homme est alarmante", a indiqué Mme Haidar, à la presse en marge de la Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO), dénonçant le dernier discours du souverain marocain Mohamed VI, "qui aura des conséquences négatives sur la situation, en légitimant les violations contre les populations sahraouies". Elle s'est dite "surprise et déçue" par ce discours "au moment où nous nous attendions à une avancée dans les négociations entre le Front Polisario et le royaume du Maroc", dénonçant l'"entêtement" des autorités marocaines face à la légalité internationale. La militante sahraouie a critiqué, également, "les positions des gouvernements français et espagnol pour leur opposition à la proposition américaine d'élargissement du mandat de la MINURSO au contrôle des droits de l'homme". Elle fait état, à cet effet, de la "détermination des Sahraouis d'œuvrer pour cet élargissement ou la création d'un nouveau mécanisme onusien chargé de la supervision et du contrôle des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental". "Nous avons vraiment besoin d'un tel mécanisme", a-t-elle insisté, en faisant état d'"instructions données par les autorités marocaines aux services de l'ordre pour commettre des violations des droits des populations sahraouis et de bafouer leurs libertés fondamentales". Pour Aminatou Haidar, la situation actuelle marquée par le blocage du processus de négociations et la désobéissance du Maroc à la légalité internationale risque de pousser les jeunes sahraouis à penser à agir par d'autres moyens, telle que la violence, pour attirer l'attention de la communauté internationale, "chose que je ne souhaite pas", a-t-elle dit. "C'est vraiment malheureux de voir les nouvelles générations contraintes d'utiliser la violence pour revendiquer leurs droits légitimes", a-t-elle poursuivi, exprimant son opposition à une solution du conflit sahraoui par les armes, et insistant sur la nécessité de faire tout pour éviter toute dérive menant à cette voie. Evoquant, par ailleurs, la position des pays arabes qui ne soutiennent pas la cause sahraouie, Aminatou Haidar, les a qualifiés de "complices avec leurs alliés de l'Occident". "Pour moi c'est une complicité, ni plus ni moins", a-t-elle affirmé, tout en rappelant que "l'Algérie, qui a toujours soutenu les causes justes, est une exception par rapport à ces pays".