Les responsables d'Alliance Assurance, la première compagnie privée qui a fait un appel public à l'épargne, sont satisfaits des échos relatifs au démarrage de la souscription.Pour M. Khelifati, PDG d'Alliance Assurance, «les informations qui nous parviennent (du chef de file chargé du suivi de l'opération) sont encourageantes», a-t-il déclaré dans une conférence de presse au Forum d'El Moudjahid. Mais, il faut attendre la consolidation des chiffres, et la réunion d'évaluation pour être fixé définitivement sur les résultats. L'autorité boursière interdit de «donner des chiffres non définitifs», explique un responsable de la compagnie. On parle cependant de 8 à 10% de souscriptions.Les vrais chiffres ne seront donc connus que jeudi, lors de la première réunion du comité d'évaluation de la Société de gestion des valeurs boursières (SGVB). M. Khelifati est confiant. La souscription a commencé dans le réseau bancaire affilié le 2 novembre et devra se clôturer la fin du mois. Les fêtes de l'Aid considérées comme une «période creuse» ne seront pas une contrainte puisque les habitués de ce type d'opération considèrent que généralement, «c'est la dernière quinzaine qui est décisive» dans l'accélération du rythme des souscriptions. Cela dit, l'autorité de la Bourse peut autoriser, «selon la tendance et à notre demande, une période de souscription de 15 jours supplémentaires», nous a précisé M. Khelifati.Apparemment, c'est encourageant. D'abord, c'est la première cotation à la Bourse depuis 10 ans et il y a ensuite une volonté de stimuler à tous les niveaux le développement du marché boursier. Et justement à propos du projet du gouvernement d'exonérer d'impôts les entreprises cotées en Bourse, il a fait savoir que c'est «une bonne chose» si elle se concrétise. L'Etat a donné plusieurs signaux, dans ce sens, telle la mesure contenue dans la loi de finances pour 2009 et visant à exonérer d'IBS (impôt sur les bénéfices des sociétés) et d'IRG (impôt global sur le revenu) les dividendes et plus-values tirés des actions. Le gouvernement a «pris ses responsabilités en la matière», explique M. Khelifati. «Il a mis en place les éléments du puzzle», c'est aux entreprises d' «aller de l'avant» d'autant plus que tous les acteurs de l'activité boursière se sont impliqués, à l'image des banques, de la commission des opérations de bourse…» La réussite de la première compagnie privée à entrer en bourse est considérée comme «une opération historique» pour l'économie algérienne. Elle devra favoriser «un déclic et relancer le marché financier algérien», dit-on. Pour le PDG d'Alliance Assurance, le recours à la bourse, pour une augmentation de capital pour une entreprise, n'est pas «le moins ardu» mais «le plus motivant pour l'entreprise et pour l'économie nationale». Cette compagnie a des projets ambitieux à financer. Elle présente un taux de rentabilité appréciable pour les futurs actionnaires. Il a été de 41% en 2007, 25% en 2008 et 39% en 2009.Le marché des assurances enregistre «un fort potentiel de croissance». La preuve, il est convoité par de grands groupes internationaux et ce malgré ce qu'on appelle « les restrictions à l'investissement». Des partenariats sont prévus avec Alliance Assurance et d'autres sociétés nationales, y compris selon les règles des 51-49 %», dit-on.Ces dossiers attendent l'aval du Conseil national d'investissement.Pour rappel, le marché algérien des assurances devra peser, à l'horizon 2015, autour de 125 milliards de DA, «Alliance Assurance compte s'adjuger 6% des parts», dira M. Khelifati.Il faut signaler que certains non-résidents avaient demandé de voir s'il était possible de souscrire à ce genre d'actions. «Il semble que pour l'heure, la législation et les règlements de la Banque d'Algérie n'autorisent pas ce type d'opération», regrette un banquier.