Le relogement des familles occupant des habitations précaires au Val-d'Hydra se poursuivait hier au milieu d'un important cordon de sécurité, alors que les premières opérations de démolition ont commencé, a constaté un journaliste de l'APS. Pour la réalisation d'une voie large en deux fois deux voies au Val-d'Hydra entre le siège du ministère de l'Energie et le stade communal d'El Biar, la wilaya d'Alger a décidé de récupérer les terrains bordant ce projet et de reloger les quelque 320 familles installées dans ces chalets depuis de nombreuses années. Les habitants du quartier concernés par cette opération ont différemment réagi à la décision de la wilaya d'Alger de lancer le projet de restructuration de tout ce quartier, un site précaire en milieu urbain. Les occupants du bidonville du Val-d'Hydra ont accueilli avec joie cette opération de recasement. Les familles de ce bidonville continuaient, hier, d'évacuer les lieux. Ceux restés sur place s'inquiétaient des résultats de leurs recours. Par ailleurs, la colère se lisait amplement sur les visages des propriétaires de maisons et de commerces appelés à être rasés. Pour exprimer leur colère et leur opposition à l'opération de relogement initiée lundi soir par la wilaya, ils ont accroché des banderoles sur les façades de leurs maisons où on pouvait lire « non au relogement abusif ». Sur la principale voie du Val-d'Hydra, de petits commerces (cafétérias, kiosques à journaux, fast-foods, bouchers...) donnent au quartier un aspect populaire qui attire beaucoup de gens durant la journée. D'autres magasins, plus spacieux, servent de dépôt pour l'électroménager. « Nous ne partirons pas de là sans un engagement écrit de la wilaya sur les indemnisations et l'affectation de futurs locaux », lance un autre jeune. D'autres habitants disent refuser carrément de quitter les lieux, tout en soupçonnant une intention d'accaparer les terrains à leur détriment. Dès l'annonce dimanche du recasement de 300 familles du Val- d'Hydra, dans le cadre de la 14e opération de relogement des familles issues des sites précaires, le wali Abdelkader Zoukh a parlé d'indemnisation des propriétaires. La restructuration urbaine du quartier comprend le dédoublement de voie et la réalisation, entre autres, de locaux dans la partie appelée à être rasée qui seraient affectés, en priorité, aux actuels propriétaires de commerces, a-t-on appris sur place. Les propriétaires des maisons en dur et des commerces au Val-d'Hydra se sont entendus « pour refuser unanimement le recasement jusqu'à la satisfaction de nos revendications ». L'opération de démolition a commencé, hier, avec une quinzaine de boutiques, qui appartenaient à la commune d'El Biar. Les jeunes du quartier ont assisté à cette démolition dans le calme, au milieu d'un imposant cordon de sécurité.