Cette rencontre, à laquelle ont pris part les ministres des Moudjahidine et des Relations avec le Parlement, a été marquée par des interventions témoignant de l'apport important du chahid Si Ahmed, à la guerre de libération et de ses actions entreprises aux côtés de ses compagnons d'armes pour combattre la France coloniale prête à tout pour étouffer dans l'œuf la lutte armée. Le président de la Chambre haute, Abdelkader Bensalah, affirme que la reconnaissance des sacrifices des bâtisseurs de notre histoire à travers ce genre de rencontre est une initiative qui s'impose, même si ces vaillants héros sont connus et reconnus par l'ensemble des Algériens. « La conférence d'aujourd'hui a pour but d'honorer la famille du martyr et de contribuer à l'enrichissement des archives historiques concernant ce grand homme ayant pris le chemin du combat à l'âge de 17 ans », précise-t-il. Bensalah estime que la préservation de notre histoire doit constituer « une priorité » pour toutes les institutions étatiques, dont le Conseil de la nation, qui doit, en plus de son travail législatif, stimuler les débats autour des révolutionnaires et des faits historiques. Le professeur Ahcen Tlilani de l'université de Skikda a évoqué les premiers pas de Zighoud Youcef, et ce, depuis sa naissance le 18 février 1921 dans le village Essouadek, à Smendou, au nord-est de Contantine, jusqu'à sa mort le 23 septembre 1956, à Sidi Mezghiche (Skikda), alors qu'il avait à peine 35 ans. Cet orphelin de père, avait grandi dans une famille pauvre. Sa mère, Amina, lui avait inculqué une excellente éducation, d'où son extrême intelligence et son génie. Zighoud Youcef s'était engagé dans le monde des adultes en tant que forgeron, et ce, pour subvenir aux besoins de sa famille. Au plan politique, il avait adhéré au PPA en 1937. Après les événements du 8 Mai 1945, Si Ahmed a poursuivi son parcours politique jusqu'à occuper un poste au sein de l'Organisation spéciale (OS). Arrêté en 1950 lors de la découverte de l'OS par la police coloniale et incarcéré à la prison d'Annaba, il s'évade en avril 1954 « en fabriquant une clé à l'aide d'une cuillère », précise Pr Tlilani. Pour ce qui est de ses acquis militaires de Zighoud Youcef, Larbi Dmagh El Atrous, ancien ministre et compagnon du chahid, a mis en avant le courage et le sens du sacrifice de cet homme ayant grandement contribué à l'organisation du congrès de la Soummam. Un congrès qui a mis en place les fondements de la révolution. Zighoud Youcef a été nommé membre du Conseil national de la révolution et chef de la Wilaya II jusqu'à ce qu'il tombe en martyr à Stiha, près de la commune de Mezghiche, dans la wilaya de Skikda, le 23 septembre 1956.