A Malabo, en Guinée équatoriale, se tient un sommet économique afro-turc. On y traite des possibilités de promouvoir une relation partenariale privilégiée entre la Turquie et le continent noir. L'Algérie y est représentée par son Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Le président turc Erdogan, à la tête d'une importante délégation d'hommes d'affaires, y participe, après son passage remarqué dans la capitale algérienne et des promesses de redynamisation des relations bilatérales. Il est en passe de réorienter la stratégie de la coopération de son pays de l'Afrique. Après que le projet d'adhésion à l'Union européenne ait été reporté sine die. Dans cette approche, il fait de l'Algérie la porte d'entrée vers l'Afrique. Et conçoit même qu'avec notre pays, il est possible de conduire des projets de partenariat dans divers domaines. Non sans offrir l'opportunité aux hommes d'affaires des deux pays d'explorer les perspectives de porter à une dimension supérieure l'état des échanges actuel de l'ordre de 4,5 milliards de dollars. Erdogan veut les hisser à hauteur de 10 milliards. Les chantiers de coopération identifiés à l'occasion de la rencontre économique algéro-turque peuvent prétendre à ces perspectives de développement en Afrique. Une coopération algéro-turque aux résultats tangibles peut déteindre sur le continent. « Je suis convaincu que la Turquie et l'Algérie peuvent réaliser de grands projets communs en Afrique », a déclaré Erdogan après avoir visité le chantier de restauration de la mosquée Ketchaoua à Alger. Le ministre turc de l'Economie, Nihat Zeybekçi, a indiqué, dans ce sens, que la « Turquie avait besoin d'amis en Afrique, comme le pays frère l'Algérie (...). Les deux pays peuvent réaliser ensemble de grands projets en Afrique », a-t-il ajouté. Le chef de l'Etat turc a souhaité, pour ce faire, que les sociétés turques d'entrepreneuriat puissent intensifier leur participation en matière d'infrastructures. « L'Algérie s'apprête à engager de grands projets d'infrastructures et nous voulons contribuer à ces projets », a-t-il notamment dit. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, est acquis, de son côté, à l'idée qu'un partenariat gagnant-gagnant, c'est-à-dire bénéfique à toutes les parties contractantes, est ardemment souhaité. S'exprimant devant les chefs d'Etat et de gouvernement réunis dans le cadre du deuxième sommet Afrique-Turquie, Sellal a parlé de « nouvelles formes de coopération ainsi que de partenariats dynamiques basés sur le respect mutuel, l'équilibre des intérêts, l'avantage réciproque et la complémentarité ». De part et d'autre, on appelle à l'intensification des échanges d'investissement et à l'établissement de relations commerciales directes. Et à l'engagement de ressources financières stables et durables en faveur du développement économique et social. Le plan de mise en œuvre et de suivi conjoint du partenariat Afrique-Turquie intègre la question de la sécurité comme un chapitre important de coopération sans lequel le reste peut marquer le pas. Il est donc question de renforcer la coopération dans la lutte contre le terrorisme, le crime transnational organisé, le trafic de drogue, le trafic des migrants, la traite des êtres humains, le blanchiment d'argent, la contrefaçon et la fraude... Le partenariat est global ou ne l'est pas.