Photo : Slimene S.A. Les normes de sécurité dans le transport aérien deviennent de plus en plus draconiennes. «Cela, nous explique un cadre d'Air Algérie, ne concerne pas que le pavillon national mais toutes les compagnies du monde qui doivent se conformer aux nouvelles normes ». Les compagnies de l'ex-Zaïre, par exemple figurent depuis 2006 dans une liste noire qui compte une vingtaine de pays d'Afrique et d'Asie. Pour espérer s'en sortir, les compagnies congolaises ont dû recourir au partenariat avec des organismes du vieux continent. L'UE a édicté des normes communautaires qui, au fil des années avec la menace terroriste et le souci de la protection de l'environnement, se sont affinées. Une réunion du comité de la sécurité aérienne, organe communautaire qui conduit cette politique est prévue ce mercredi à Bruxelles pour actualiser entre autres la liste noire. En juillet dernier, Air Algérie fut conviée à s'adapter et un nouveau délai fut accordé délai à la compagnie nationale. Celle-ci s'est prêtée de bonne grâce aux inspections des délégation de l'Union internationale de l'aviation civile et de l'UE. Outre le volet sécuritaire, elles s'intéressent aussi à la formation du personnel, à la gestion des bagages ou des espaces de fret et de maintenance. L'affaire est néanmoins prise au sérieux dans notre pays où des députés avaient interpellé le Premier ministre sur une éventuelle interdiction de l'accès aux aéroports de l'Union. Très serein celui-ci avait affirmé que «les avions d'Air Algérie continueront à voler et à transporter les voyageurs vers les capitales européennes car ils sont pilotés par des hommes compétents». Même assurance du directeur général d'Air Algérie qui minimise cette menace tout en reconnaissant «des lacunes». C'est ce que corrobore une source au niveau de la direction commerciale. «Nous n'avons pas de problèmes de navigabilité depuis surtout l'acquisition de 26 nouveaux appareils mais des remarques ont été signalées par les inspecteurs par rapport à la moquette, aux sièges, bref aux conditions de confort du voyageur». Beaucoup d'analystes s'interrogent surtout sur cette pression mise sur la compagnie Air Algérie. «Elle était moins forte quand la flotte était composée de Boeing 737 ou 727» constate notre interlocuteur. Dans un secteur où les constructeurs et les prestataires de services se mènent une rude concurrence, d'aucuns n'hésitent pas à voir dans ces fuites un moyen d'affaiblir des compagnies qui, à l'exemple d'Air Algérie sauvegarde, voire cherche à agrandir sa part du marché. Son DG, M. Bouabdellah, s'interroge à juste titre sur l'opportunité de la publication de cette information à la veille d'une réunion où Air Algérie ne risque pas une sanction comme l'inscription sur une liste noire. «Personne ne s'attend à une telle décision disproportionnée assure-t-on à la direction de la communication d'Air Algérie.