Des plans de restriction dans la distribution de l'eau sont déjà mis en place dans les wilayas de l'est du pays, parallèlement à des opérations de sensibilisation sur la rationalisation de l'utilisation de l'eau. Pour faire face à cette situation, le ministère des Ressources en eau compte lancer des « plans d'urgence » dans les wilayas touchées. Ils consistent à mobiliser l'eau à partir des autres wilayas en attendant l'achèvement des projets en cours de réalisation. « Nous avons recensé toutes les wilayas déficitaires, à savoir Bordj Bou-Arréridj, Djelfa, M'sila, Souk Ahras, Tébessa et Oum El Bouaghi. Nous avons lancé des programmes d'urgence pour améliorer leur dotation en eau potable en attendant la réception des ouvrages en cours de réalisation », a indiqué Hocine Necib, ministre des Ressources en eau, en marge de sa visite d'inspection, jeudi dernier, dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. Le ministre se dit optimiste et prévoit des solutions à ces situations depuis que « l'hypothèse de la sécheresse » a été incluse dans les prévisions de son département. « On est encore en automne et on espère avoir des pluies d'ici le mois de décembre avec des apports conséquents », a-t-il déclaré. Néanmoins, ce déficit hydrique n'a eu aucun impact sur le stockage des eaux au niveau national. « Nous n'avons enregistré aucun problème et le taux de remplissage des barrages est de 65% », a affirmé le ministre. Seuls deux barrages, ceux de Bordj Bou Arréridj et Souk Ahras, ont connu une baisse de leurs volumes. Plan d'urgence pour Bordj Bou-Arréridj Bordj Bou-Arréridj fait partie des wilayas déficitaires. Le ministre a procédé, jeudi dernier, au lancement de deux projets susceptibles de la mettre à l'abri de tout manque d'eau. « Nous avons établi avec le wali un diagnostic global suite auquel nous avons décidé de lancer un plan d'urgence pour atténuer la souffrance des habitants », a indiqué Necib. Un montant de 100 milliards de centimes a été débloqué pour mobiliser 12.000 m3 d'eau des forages et l'acquisition de 12 camions-citernes pour distribuer l'eau dans les quartiers touchés. Lors de cette visite, le ministre a lancé les travaux du projet de transfert d'eau du barrage de Tilezdit (Bouira) vers les daïras de Mensoura et Lamhir. En outre, les huit communes du nord de la wilaya seront alimentées à partir du barrage de Tichy Haf (Bejaïa). « La réception de ces deux projets est prévue en 2016 mais nous allons procéder à la mise en service par partie à partir de 2015 », a assuré Necib. En attendant, le niveau d'eau du barrage d'In Zada a sensiblement baissé. « Ce barrage bénéficiera d'un plan d'extension pour pouvoir alimenter douze communes. Il sera aussi renforcé par les eaux du barrage de Melouane de Sétif », a expliqué le ministre. En outre, la wilaya sera dotée, dans le cadre du prochain programme quinquennal, de deux nouveaux barrages aux Bibans et à Azro. « Ce sont des projets dont l'apport est très important », a-t-il indiqué, confiant de « la nette amélioration » de la situation de l'AEP d'ici à 2016. N. B. Neuf stations de dessalement de l'eau de mer opérationnelles Neuf stations de dessalement de l'eau de mer sur les treize que comporte le programme gouvernemental sont opérationnelles. Deux autres (Oran et Chlef) seront mises en service avant la fin de l'année. Les travaux de réalisation de celles d'El Tarf et Bejaïa seront lancés incessamment. « D'ici à 2018, le dessalement de l'eau de mer va répondre à plus de 20% des besoins », a indiqué le ministre des Ressources en eau. N. B. Lutte contre les fuites d'eau Le programme de lutte contre les fuites d'eau est en cours d'exécution. Il est lancé dans 17 wilayas et à l'étude dans 20 autres, a indiqué Hocine Necib, précisant que le taux de déperdition se situe à hauteur de 45%. Le ministre table sur une amélioration de la situation en 2020. N. B. Réactiver la police des eaux Le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, a annoncé la préparation d'un avant-projet de loi pour réactiver le corps de la police des eaux. Ce texte vise à « rendre plus efficace » ce corps. Outre la révision de son organisation, ce texte prévoit la création de subdivisions fonctionnelles de la police des eaux dans les wilayas « pour ne pas diluer les responsabilités », a indiqué Necib, qui précise, toutefois, que son département ne prévoit pas de changement dans la tarification de l'eau.