En marge de sa visite d'inspection et de travail dans la wilaya de Bordj-Bou-Arreridj, le ministre des Ressources en eau, M. Hocine Necib, répondant aux questions du Maghreb, a souligné que l'Algérie est un pays semi-aride qui doit faire bien attention à la gestion de l'eau. Au plan climatique, il y a lieu de rappeler que l'Algérie présente des caractéristiques continentales dans les zones éloignées de la mer et protégées des influences maritimes par les montagnes côtières. Les pluies sont pratiquement nulles en été, et inégalement réparties dans l'espace et dans le temps, le reste de l'année ; le Tell oriental, assez élevé, est très arrosé, le Tell oranais est au contraire chaud et sec, les hautes plaines constantinoises sont très bien arrosées et entourées de montagnes dont les eaux s'écoulent dans leur direction ; les hautes plaines algéroises et oranaises ont par contre une pluviométrie insuffisante et irrégulière. Le Sahara est caractérisé par une aridité extrême. Il est tout entier situé au Sud de l'isohyète de 200 mm. Pour l'ensemble du territoire national, seule la zone côtière du Centre et de l'Est et quelques hauts reliefs de l'intérieur, ont plus de 600 mm de pluie par an. " Nous sommes un pays semi-aride et je prends comme référence les normes de la Banque mondiale. La norme mondiale dont nous avons à peine de 600 m3 par an et par habitant. Et c'est à partir de 1 000 m3 qu'on estime qu'un pays est suffisamment pourvu. Ce qui a été fait en Algérie pour l'amélioration de cette norme, est une expérience unique et une référence prise en exemple au niveau de la communauté internationale. L'Algérie à travers ce vaste programme de mobilisation des ressources en eau a atteint les objectifs du Millénaire ". Il précisera qu'à cette échelle de progrès, il est aujourd'hui impératif d'opter pour une " gestion intégrée " afin de préserver l'eau mais également la mobilisation des eaux superficielles, et par conséquent la construction de barrages et de retenues d'eau. Il mettra également l'accent sur une plus grande rationalisation de la distribution de l'eau afin d'éviter son gaspillage sous toutes ses formes. Le ministre assimile cette nécessité à une gestion intégrée de l'eau dans le cadre d'une gestion de développement durable. Pour remédier au déficit hydrique, l'Algérie a entrepris la construction de 15 stations de dessalement d'eau de mer pouvant produire près de 2,3 millions de m3 /jour tout en investissant plus de 15 milliards de dollars dans le secteur au titre du programme quinquennal 2010/14, notamment pour la construction de 18 nouveaux barrages et des mégas transfert d'eau. En ce qui concerne la gestion des eaux des grandes agglomérations, telles qu'Alger, Oran et Constantine, le ministre indique qu'elle est confiée à des sociétés étrangères. " La gestion de l'eau est un grand métier. Nous voulons avancer dans ce domaine et le promouvoir en tant que service public. Notre stratégie est de bénéficier de l'expérience mondiale en faisant appel à des sociétés de renommée mondiale en la matière ". Le ministre soulignera qu'il n'est pas question de faire l'impasse sur les opérateurs nationaux. " On reconnaît qu'on n'a pas d'expérience dans ce domaine de la délégation de la gestion de l'eau par des entreprises privées nationales. Le but fondamental de ces contrats avec les sociétés étrangères fiables consiste à la formation d'une élite de top- managers de chez-nous. Une ressource humaine qui sera par la suite capable d'assurer la relève. C'est-à-dire un cadre algérien qui assurera la relève sans recul sur les acquis ".
La wilaya bénéficie de 920 milliards de dinars pour l'amélioration de l'approvisionnement en eau potable Grâce à une enveloppe financière de plus de 920 milliards de dinars dont a bénéficié la wilaya de Bordj-Bou-Arreridj à travers différents programmes, cette wilaya est arrivée, M. Hocine Necib, à résorber un retard immense dans le domaine études et réalisations, à surmonter un certain pessimisme sur les ressources de la région et même un certain complexe devant la gravité des problèmes d'hydraulique, mais également à mettre en place un réseau fiable permettant de maîtriser le potentiel hydrique et son exploitation rationnel, c'est-à-dire l'amélioration de la gestion de l'eau potable, la diminution des coupures et fuites d'eau et l'aménagement des réseaux d'assainissement et d'AEP sont, entre autres, les priorités que se sont fixées les autorités de la wilaya de Bordj-Bou-Arréridj, a relevé le ministre des Ressources en eau, M. Hocine Necib. " La wilaya de Bordj-Bou-Arreridj a accompli des progrès notables en matière de maîtrise et de réalisation en ressource en eau. Une enveloppe financière de 940 milliards de dinars mobilisées dans ce sens a permis de rattraper des retards énormes et de combler les lacunes les plus flagrantes. Une amélioration qui a permis de satisfaire les besoins en eau, induits par l'expansion démographique et industrielle de la wilaya d'une part, et la demande en produits alimentaires d'autre part. Le facteur eau dans cette wilaya a été au centre du processus de développement économique et social de la région tant les déficits constatés ont été à la base de la réduction des tensions qui existaient dans l'AEP, l'amélioration de la situation du secteur agricole, le fonctionnement des unités industrielles et les conditions de santé et d'hygiène de la population ". Des réalisations pionnières selon M. Necib qui traduisent également une volonté claire des autorités de la wilaya de sortir des sentiers battus et de relever le défi du développement local sur tout le territoire de la wilaya. La wilaya puise ses ressources superficielles en eau à partir du barrage de Ain Zada qui est d'une capacité de 121,4 hm3, il régularise un volume de 50 hm3 d'eau traité, le volume d'eau traitée est passé de 900l/s dont 750 l/s est destiné à la wilaya de Bordj-Bou-Arreridj et 750 l/s pour la wilaya de Sétif. Le ministre des Ressources en eau a annoncé au cours de cette visite que les eaux du barrage d'Ain-Zada qui se trouve sur le territoire de la commune d'Ain-Taghrout, alimentera dorénavant " totalement " la wilaya de Bordj-Bou-Arreridj. Soulignant la vocation agricole de la wilaya de Bordj-Bou-Arreridj, M. Necib a précisé que les eaux du barrage seront également utilisées pour l'irrigation des terres agricoles de la région. Cette opération interviendra après l'achèvement des grands transferts hydrauliques de la wilaya de Sétif à partir des ouvrages de Kherrata (Béjaïa) et d'Erraguéne (Jijel), ainsi que la construction de deux barrages à Mahouane et Draâ Diss (Sétif). Soulevant certaines contraintes majeures de la wilaya et l'insuffisance de la ressource et sa qualité surtout dans la zone nord et nord-ouest, le ministre a rappelé les efforts déployés par la wilaya de Bordj-Bou-Arreridj à travers deux méga projets de transfert d'eau. Il s'agit du transfert d'eau à partir du barrage de Tichy-Haf, pour l'AEP de la zone nord de la wilaya en l'occurrence les 8 communes des daïras de Djaâfra, et Bordj-Zemourah et Medjana et, le transfert d'eau à partir du barrage de Telsdit, pour l'AEP des 5 communes de la daïra de Mansourah. L'aboutissement de ce projet a nécessité l'inscription d'une deuxième tranche d'un montant de 1.000.000,00 dinars. Parmi les projets visités par le ministre, le chantier de renforcement et d'extension des réseaux d'AEP des centres de Deriagua, djerabaâ, Chelkha dans la commune de Rass-El-Oued. Une opération destinée à la satisfaction en AEP des populations de la zone ouest de la ville de Rass-El-oued estimée à plus de 6 000 dollars et l'amélioration de la dotation du chef-lieu ainsi que le projet de protection de la ville de Rass-El-Oued des risques d'inondations. Cette visite a permis au ministre, d'inspecter 15 chantiers relevant de son secteur à travers les communes de Rass-El-oued, Ain-Taghrout, Bordj-Bou-Arreridj, El-Euch et Mansourah. Il a, par ailleurs, rencontré le personnel administratif et technique de la direction de l'hydraulique à qui il a promis un quota de logements de fonction, selon les possibilités de la wilaya de Bordj-Bou-Arréridj pour réserver un site à cet effet.