Le président soudanais Omar El-Bechir a réclamé, hier, lors d'une conférence de presse, un « programme clair » pour le départ de la mission conjointe ONU-Union africaine au Darfour (Minuad), affirmant que les Casques bleus étaient devenus un « fardeau » et « une protection pour les rebelles et non pour les civils ». Les relations entre la mission onusienne et Khartoum se sont dégradées après des allégations de viol collectif commis par des soldats de l'armée soudanaise, sur lesquelles enquêtaient les Casques bleus. Selon ces accusations, des militaires soudanais ont violé, le 31 octobre dernier, 200 femmes et filles à Tabit, dans le nord du Darfour. Khartoum conteste. Dans ce contexte, le gouvernement soudanais a demandé, fin novembre, à la Minuad de préparer un plan de désengagement et de fermer son bureau des droits de l'Homme, accusant à son tour, les Casques bleus de viols. La Minuad est déployée depuis 2007 pour protéger les civils et sécuriser l'aide humanitaire destinée au Darfour, où les violences ont fait plus de 300.000 morts et deux millions de déplacés depuis le début en 2003 d'une insurrection de rebelles.