« Jijel en couleurs » semble être le credo de nombreux jeunes de la ville qui s'emploient à donner une note de gaieté à leur cité en peignant de couleurs vives des escaliers publics, a-t-on constaté. Le quartier La Crête, qui surplombe la cité littorale, a vu, il y a quelques jours, ses escaliers abandonner leur manteau grisâtre et triste au profit de tons vifs et joyeux où la touche artistique n'est pas absente. Le spectacle a surpris plus d'un, à telle enseigne que cette initiative commence à faire tache d'huile chez plusieurs autres jeunes qui courent déjà s'approvisionner en pinceaux et palettes de couleurs pour imiter leurs devanciers. Ces jeunes se sont engagés à repeindre des marches d'escalier, en y mettant toute leur imagination et leur savoir-faire, pour, soutiennent-ils, « servir et être utiles à la société ». Abdelhakim B., avocat stagiaire de son état, fait partie du groupe de jeunes gens qui ont réussi à modifier le visage du quartier populaire La Crête. Ses copains, Hmida, professeur de langue anglaise dans un établissement d'enseignement privé, Smaïl, étudiant à l'école régionale des Beaux-Arts de Constantine et Mehdi, rappeur, sont les pionniers de cette initiative favorablement accueillie par la population et les touristes. Cette équipe de jeunes artistes a travaillé vendredi dernier jusqu'à 4 heures du matin sous l'éclairage de projecteurs fournis par la commune dont les responsables, ainsi que le wali, leur ont rendu visite pour les encourager. La toute récente réalisation de ses « incorrigibles » adeptes du « technicolor » est l'exécution d'une fresque géante sur les escaliers conduisant au principal cimetière de la ville. Elle représente un grand « smile » (sourire) avec des couleurs gaies et attrayantes, ce qui n'est pas plus mal lorsqu'on sait que cet endroit était, il n'y a pas si longtemps, jonché de détritus.