Les jeunes promoteurs de projets - venus des quatre coins du pays - qui exposent une partie de leurs produits au niveau du palais des expositions à l'occasion du salon national de la micro activité ne demandent qu'à travailler. Certains sont artisans depuis de longues années avant qu'ils ne contractent le crédit auprès de l'ANGEM. Ils sont satisfaits d'assurer leur vie à la sueur de leur front, que cela rapporte gros ou peu, l'essentiel c'est qu'ils ont un job qui leur permet de vivre dignement. Taleb Sadek de la wilaya de Bouira est satisfait de faire un travail dont la matière première est disponible localement. Les troncs d'arbres d'oliviers et autres espèces végétales sont les principaux matériaux de fabrication de ces merveilleux objets bien sculptés et à la finition irréprochable. Des pilons, des assiettes, des cuillères, des louches, des articles de bureau (porte-stylos....), des boites à épices, des coffrets, des boîtes à bijoux, des cadres imprimés de versets coraniques, de paysage sont, entre autres, les produits proposés à la vente. Les 30 000 dinars dont il a bénéficié pour lancer son projet ont servi juste pour l'achat de la matière première. C'était en 2010, mais Sadek est artisan depuis quinze ans déjà. Il en est très satisfait, son seul souci c'est l'indisponibilité, parfois, de la matière première ce qui freine un peu son activité. L'approvisionnement dépend des projets de construction des privés ou de l'aménagement des routes parce qu'on ne peut abattre des arbres sans raison. Le jeune promoteur, qui emploie deux personnes, dit que ses produits sont commercialisés localement auprès des commerçants et lors des foires et expositions. Il ne s'en plaint pas. Itim Houria d'El Kala qui confectionne des bijoux en corail sculpté (boucles d'oreilles, bracelets, colliers, broches, bagues, pendentifs...) montés sur du fil de pêche connu pour sa solidité est, elle aussi, très contente de son travail. En 2012, elle est partie à Bahreïn sous l'égide du ministère de la Solidarité nationale, où elle a été primée pour les merveilles qu'elle fabrique. Elle s'approvisionne en matière première à l'occasion des saisies vendues aux enchères. « Le ministre de la Pêche m'a promis que dorénavant, avec le lancement de la pêche du corail, je pourrais acheter la matière première au marché », a-t-elle fait savoir. Ses articles se vendent bien. Elle dispose d'un magasin à El Kala en plus des manifestations commerciales qui se tiennent régulièrement et même à l'étranger où l'on s'arrache ses produits. El Kala étant une région touristique par excellence, la saison estivale constitue pour elle une grande opportunité pour écouler sa marchandise. Elle estime que la sculpture du corail est un travail laborieux qui passe par quatre étapes, soit le découpage, le perçage, le polissage et enfin le montage ou la confection des objets. Elle travaille avec son mari, artisan lui aussi, et fait travailler une personne occasionnellement. Des contraintes ? Elle n'en connaît pas. Derouiche Mounir de Sétif, handicapé moteur, est un artisan émérite. Ses objets de décoration en cuivre sculpté sont magnifiques. Son petit local servant d'atelier ne lui permet pas d'exercer son métier à l'aise. Sept personnes travaillent avec lui dont deux handicapés. Son souhait c'est de bénéficier d'un autre crédit pour pouvoir élargir son local « trop exigu pour une telle activité » et de « trouver des partenaires » pour écouler sa marchandise. Selmoune Halima de Tizi Ouzou, quant à elle, fait de la cuniculture. L'élevage du lapin l'occupe et elle en tire profit. Son père, retraité, l'aide dans son travail. Elle a bénéficié en 2011 de 300 000 dinars pour l'achat du matériel. Son activité est, pour l'instant, limitée à cause du manque d'espace. Elle possède 16 femelles et 2 mâles. « L'élevage intensif nécessite un grand espace », dit-elle. Elle vend ses lapins au niveau de l'abattoir.