Flora Boubergout, présidente de l'Association nationale de soutien aux personnes handicapées « El Baraka », se désole du fait que chaque année, des milliers de personnes décèdent suite à de tragiques accidents de la circulation routière. Dans une déclaration à Horizons, elle se dit « terrifiée » par les chiffres enregistrés quotidiennement par les services de sécurité. A l'occasion de la célébration de la Journée mondiale des handicapés, Mme Flora a alerté de nouveau sur les problèmes auxquels est confrontée cette frange au quotidien. Selon elle, « la vie des accidentés de la route est un véritable parcours du combattant sur le plan social, financier et particulièrement en matière d'accessibilité aux moyens de transport ». « Il n'y a qu'à faire un tour au niveau des arrêts, des stations de bus ou de taxis ainsi que le métro et le tramway pour constater qu'aucun aménagement n'a été fait en faveur des personnes aux besoins spécifiques », déplore-t-elle. Les transports publics ne sont pas équipés. Elle relève, « outre l'absence de rampes, de trottoirs plats, l'inexistence de passages spécifiques dans les cages d'escaliers des immeubles et des tours ». « Les espaces publics, notamment les institutions et les administrations, ne sont pas accessibles », a-t-elle ajouté. « Il est temps de penser à cette catégorie qui souffre », dira-t-elle. Quant à la prise en charge des handicapés, elle reste très difficile en l'absence de centres spécialisés dans la rééducation fonctionnelle, surtout à l'intérieur du pays. « Ce qui contraint les handicapés des autres wilayas à se rendre dans la capitale pour un suivi », a précisé Flora. Celle-ci a évoqué « les personnes aux besoins spécifiques dont l'état nécessite le port de couches, ne bénéficient d'aucun remboursement ». « Les couches culottes adultes et autres équipements notamment orthopédiques, ne sont pas pris en charge par l'Etat et ne sont pas remboursés par la Cnas », a-t-elle relevé. La présidente de l'association El Baraka a appelé à l'augmentation de la pension mensuelle octroyée aux personnes aux besoins spécifiques et qui est de l'ordre de 4000 DA. « Cette mensualité n'est pas suffisante et ne peut nullement couvrir les besoins des handicapés », dira-t-elle. « La pension devrait être alignée sur le SNMG », a recommandé et plaidé notre interlocutrice. Elle a rappelé également que la plupart des entreprises, publiques ou privées, ne se conforment pas à la loi qui stipule, pour assurer une meilleure insertion au travail des handicapés, de réserver 1% de leur effectif aux handicapés. Flora Boubergout, présidente de l'association nationale de soutien aux personnes handicapées « El Baraka », a été victime d'un accident qui a coûté, à elle et à son époux, la perte d'un de leurs membres inférieurs.