Beaucoup d'Algériens ne vous connaissent pas encore alors que vous être champion du monde. Cela vous fait quoi ? Vous savez, dans notre pays, les gens et les médias accordent beaucoup plus d'importance au football qu'aux autres sports. Cela ne m'affecte pas que les gens ne connaissent pas Djamel Dahou le boxeur, mais tout de même c'est un peu frustrant que des gens ne savent pas qu'un jeune Algérien est champion du monde de boxe. Toutefois, cela ne me décourage pas et c'est à moi d'aller à la conquête d'autres couronnes pour attirer davantage l'attention des Algériens qui, j'en suis persuadé, ne me priveront pas de leur soutien. Vous êtes l'un des rares boxeurs à avoir embrassé une carrière professionnelle si jeune, pourquoi ? Effectivement, après 42 combats seulement en amateurs, j'ai eu l'opportunité de passer professionnel en septembre 2010 alors que j'avais à peine 18 ans et je ne l'ai pas ratée. C'était d'ailleurs mon rêve de boxer chez les professionnels. Je suis un grand admirateur de ce que faisait Mike Tyson sur le ring et je voulais à tout prix lui ressembler d'où cette grande envie de passer chez les professionnels en étant très jeune. Comment avez-vous gravi les échelons en si peu de temps ? Après avoir été sacré champion d'Algérie, la Confédération africaine de boxe (CAB) a constaté que Djamel Dahou est invaincu et qu'ayant remporté 91 % de ses combats par KO, l'a désigné comme challenger pour le titre de champion d'Afrique UBO que j'ai réussi à conquérir à Dar Essalam devant un Tanzanien (KO au 2e round). Ce qui m'a permis de gagner des points dans la WBC qui m'a désigné également challenger pour le titre mondial que j'ai remporté le 20 septembre 2013 à Accra contre un Américain d'origine ghanéenne (KO au 3e round). Après neuf mois d'indisponibilité pour cause de blessure à la main droite, les Tanzaniens m'avaient alors proposé un combat de revanche contre un autre boxeur pour le titre mondial UBO, que j'ai remporté également par KO. Et quel est votre palmarès ? En quatre années chez les professionnels, j'ai remporté 12 victoires en autant de combats dont 11 KO. Je suis champion d'Algérie, champion d'Afrique et champion du monde (WBC et UBO). Je m'apprête donc à disputer, ce 19 décembre, mon 13e combat contre le Mexicain Daniel Valenzuela pour la défense de mon titre mondial. Avez-vous des informations concernant Daniel Valenzuela ? C'est un adversaire qui vient du Mexique, qui est une grande nation du noble art, et de ce fait, Valenzuela mérite tous mon respect, comme ç'a été le cas d'ailleurs avec mes précédents adversaires. D'après mes informations, ce boxeur compte presque une soixantaine de combats dont 45 succès et environ une dizaine de défaites. Même s'il n'a que 24 ans, c'est un boxeur chevronné. Qu'en est-il de votre préparation pour ce grand rendez-vous ? Tout d'abord, permettez-moi d'adresser par le biais de votre journal mes remerciements et toute ma gratitude au Groupe Benhamadi qui a accepté de me sponsoriser pour défendre mon titre mondial ici en Algérie et plus précisément à Bordj Bou Arréridj. Son assistance m'a permis de me préparer en Angleterre avec des sparring-partners de très haut niveau et de me concentrer uniquement sur mon travail et à mon objectif de défendre honorablement les couleurs de mon pays. On vous sent très confiant avant ce combat, n'est-ce pas ? Dans la boxe si on n'est pas confiant, ce n'est pas la peine de monter sur un ring. J'ai beaucoup travaillé et consenti d'énormes sacrifices c'est pour cela que je suis serein et confiant sans pour autant sous-estimer mon adversaire. Je ferai tout pour que ma couronne reste en Algérie. J'espère que le public viendra nombreux pour me soutenir.