Brahim Boudoukha est un docteur et imam à la mosquée El Atik de Sétif. Il est connu pour son rôle de médiateur, notamment dans les litiges commerciaux, dans l'est du pays, une région caractérisée par des conflits commerciaux et par les agressions contre les personnes. « Ma mission n'est pas du tout facile », a indiqué l'imam, dans un entretien téléphonique à Horizons. « Le code pénal a prévu la médiation judiciaire, ce qui est une chose très positive, mais cette mission n'est pas organisée, elle est même très limitée », a-t-il déploré. Selon lui, le rôle du médiateur se borne au règlement de certains conflits de voisinage. « Certes, il s'agit d'un outil moderne et la plupart des litiges sont liés aux problèmes de voisinage et aux mésententes familiales, mais il doit toucher à tous les conflits », a précisé le médiateur. Autre regret de l'imam : la médiation judicaire n'est pas obligatoire, « alors qu'elle est vivement recommandée pour libérer la justice encombrée par ces affaires et régler les conflits avec un esprit de cordialité ». « Nous demandons que la médiation judiciaire soit étendue aux affaires criminelles quand il s'agit notamment de coups et blessures volontaires entre voisins et dans certains cas entre des membres d'une même famille. Il faut également appliquer la médiation pénale dans les affaires familiales, elle sera un moyen très efficace, de même pour les litiges commerciaux », a-t-il précisé. L'imam dit parler en connaissance de cause : il a t déjà réglé une vingtaine de conflits entre des grandes sociétés à l'Est du pays. « C'est grâce à la médiation que ces litiges ont été réglés sans le recours à la justice. Notre société a besoin de la médiation judiciaire, mais celle-ci doit être élargie pour prendre en charge toutes les préoccupations de notre société », a avancé le Dr Boudoukha.