Parallèlement à la tenue, à Alger, de la 5e conférence internationale sur « le droit des peuples à la résistance », la cause sahraouie a été au menu, hier, au forum d'El Wassat. Des militants et juristes européens, américains, arabes et sud-africains se sont exprimés. Ils ont été unanimes à affirmer que son statut juridique comme la question de la décolonisation doit être boosté par une campagne médiatique et ce, pour renforcer la mobilisation de la société civile à travers le monde. La secrétaire de la coordination européenne de solidarité avec le peuple sahraoui, Hilt Teuwen, préconise un lobbying militants-journalistes. Le Secrétaire général de la plateforme internationale des juristes pour le Timor Oriental, Pedro Pinto Leite, estime qu'il ne pas faut désespérer quant à la libération du Sahara Occidental. « Le Timor Leste, qui a subi le même type de colonialisme argumenté par le lien historique, a bien obtenu son indépendance », dit-il, citant le cas de l'Angola qui s'est libéré du Portugal, soutenu à l'époque par l'Otan. Le directeur du magazine Afrique Asie, Majed Nehmé, a souligné que le « pseudo lien historique » est bien une « tromperie » du point de vue du droit international, sauf qu'il ne faut pas négliger la « real politique ». Il a rappelé que le Maroc a bien envoyé, en 1990, des troupes pour libérer le Koweït, à l'époque occupé par l'Irak qui évoquait le même pseudo lien historique. Selon lui, les données politiques peuvent changer à tout moment. Pour exemple, il cite les pays baltes. Annexés par les Soviétiques, ils sont devenus indépendants après la chute de l'URSS. Nehmé a salué la position de l'Union africaine qui reconnaît la lutte du peuple sahraoui. Il souhaite que la Ligue arabe, qui a donné le feu vert à l'intervention étrangère en Libye, reste loin de cette question. Le président de l'association italienne de solidarité avec le peuple sahraoui, Luciano Ardesi, a rappelé que le Maroc n'occupe pas tout le territoire sahraoui. Il a, de ce fait, appelé à aider la RASD dans les territoires libérés. « L'Etat sahraoui n'est pas simplement en exil. C'est un Etat qui existe. Il faut l'aider », a-t-il dit. Khaled Qasayma, un juriste sud-africain, qui a des origines palestiniennes, s'est demandé comment la communauté internationale peut « vivre » en 2014 avec des causes comme celles des sahraouis.