S'exprimant lors de sa rencontre avec le patronat et le SG de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, le ministre a noté que la conjoncture actuelle nous « impose de trouver des solutions afin de mettre sur pied et dans les meilleurs délais les mécanismes adéquats à même de nous permettre de trouver une substitution à l'importation ». Pour ce faire, Bouchouareb souligne la nécessité de « repenser et de revoir nos politiques menées jusque-là pour aller rapidement vers la production nationale ». « Il est inadmissible que des secteurs qui ont bénéficié d'énormes aides de l'Etat ne couvrent qu'à hauteur de 10% les besoins des Algériens », regrette-t-il. Toutefois, le ministre rassure sur la détermination des pouvoirs publics à accompagner les opérateurs économiques. « Le gouvernement est prêt à nous accompagner », affirme-t-il, non sans préciser que c'est à nous de mettre en œuvre une démarche économique et la transmettre ensuite à l'exécutif. « Cette démarche doit être établie dans les plus brefs délais », relève-t-il. Et pour cause, il est plus que jamais urgent d'accélérer la cadence en matière d'application des orientations économiques décidées lors de la tripartite et des rencontres tenues dans le cadre des réflexions sur l'économie et la production nationales. Pour lui, le pays a les moyens et les ressources qui lui permettront d'aller vite dans le processus des réformes. « Les politiques sont identifiées et les solutions connues. Il reste seulement à joindre l'acte à la parole », ajoute-t-il. En outre, le ministre a annoncé de nouvelles initiatives, affirmant que le gouvernement est décidé à aller rapidement dans la mise en pratique des réformes. Il indique que la situation n'est pas alarmante mais nécessite une réaction rapide. « Notre pays dispose de réserves de change qui lui permettent d'assurer 3 ans d'importation », a-t-il affirmé. « Baisse des prix du pétrole, un acte politique ! » Pour sa part, le SG de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, estime que le temps a donné raison à la Centrale syndicale pour avoir soutenu, par le passé, la nécessité d'encourager et de promouvoir la production nationale. Pour lui, il s'agit d'une bataille qu'il faut mener et surtout réussir. Il n'a pas mâché ses mots endisant que la baisse des cours du pétrole est une décision politique. « Le gouvernement ne le dit pas, moi, je le dis et je le redis, la décision n'est pas économique mais politique. C'est un acte décidé par des puissances qui veulent mettre à genoux les pays qui affichent une souveraineté, notamment sur le plan économique », lâche-t-il. De ce fait, il a appelé à l'union de tous les opérateurs nationaux privés et publics pour faire face à cette « machine mondiale de destruction des économies ». Sidi Saïd exhorte, à l'occasion, les acteurs économiques de ne pas sombrer dans le défaitisme. Sidi Saïd n'a pas manqué d'insister sur l'urgence de freiner l'importation et d'encourager la production nationale. Habib Yousfi, représentant du patronat, a affiché la disponibilité des patrons pour accompagner la politique du gouvernement dans le processus de développement économique et social. Pour lui, il est indispensable d'aller vers une évaluation de « nos capacités et déceler les faiblesses et les forces de chacun de nous afin d'aller vers une croissance positive ». Il n'a pas manqué l'occasion d'attirer l'attention du ministre sur l'inertie de certains départements ministériels. Le président de la Confédération générale des entreprises algériennes a évoqué l'agriculture et les travaux publics qui, pour lui, sont deux secteurs à développer. Les trois intervenants ont mis l'accent également sur la nécessité d'encourager et de promouvoir le partenariat entre les secteurs public et privé. Amokrane Hamiche Il se tiendra du 24 au 28 décembre Un salon dédié à la production nationale Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalam Bouchouareb, a annoncé, hier, à Alger, la tenue du salon de la production nationale. Cette manifestation se tiendra du 24 au 28 décembre. A. H. Règle 51/49 « Elle ne changera pas » Pas de recul du gouvernement sur la règle 51/49 régissant les investissements étrangers en Algérie. Le ministre de l'Industrie et des Mines l'a réaffirmé, hier, lors d'un point de presse tenu en marge de la rencontre dédiée à la production nationale. « Elle est là et elle sera toujours là et elle ne bougera pas », affirme-t-il. Mieux, il annonce que celle-ci sera élargie pour toucher les importateurs « qui importent des futilités ».