Les habitants des cités Ziadia, l'Emir Abdelkader, El Bir et de la nouvelle ville Ali Mendjeli ont vécu des nuits de terreur au mois d'octobre dernier. Des bandes de jeunes armés de sabres, de cocktails Molotov, de gourdins et de bombes lacrymogènes s'affrontent violemment. On dénombre des blessés et des dégâts matériels. Un phénomène qui a pris de l'ampleur ces deux dernières années. C'est le cas, notamment, à Ali Mendjeli où, désormais, les affrontements entre gangs sont fréquents. L'Unité de voisinage (UV) 14 est rythmée depuis plus d'un an par la guerre des gangs, des bagarres de cité opposées, en l'occurrence ceux de l'ancien bidonville Fedj Errih et ceux de l'ancien quartier populaire Oued El Had. Une escalade de violence faisant suite à une banale dispute entre deux jeunes des deux quartiers à propos du contrôle d'un parking, selon les témoignages des habitants. Un simple règlement de compte qui s'est vite transformé en une véritable bataille rangée entre deux cités voisines séparées par une route. On a assisté alors à des nuits d'émeutes, durant lesquelles les forces de l'ordre ont dû intervenir pour ramener le calme et veiller à la sécurité des riverains. Malgré les tentatives des pouvoirs publics et des habitants, les rixes sont récurrentes. Des échanges d'une rare violence, au point que certains habitats étaient contraints de modifier leurs balcons-murés à l'aide de briques- pour éviter les flammes des cocktails Molotov. D'autres ont choisi tout simplement de quitter les lieux et de déménager. Entre-temps, les autorités locales, les associations de quartier et les imams avaient multiplié les appels au calme, des rencontres entre des représentants des deux quartiers furent organisées. Mais l'accalmie ne fut que de courte durée. Au début du mois d'octobre, durant les nuits des 10 et 11, c'est du côté de l'UV 19 que les incidents se sont déclarés. Au même moment, le même climat régnait dans les quartiers nord de Constantine, Ziadia et Emir Abdelkader qui ont pour origine d'anciennes querelles de voisinage, nous dit-on. Aujourd'hui, les citoyens s'interrogent sur les raisons qui poussent ces gens à s'entretuer. Les services de sécurité, quant à eux, sont sur le qui-vive. Ils opèrent régulièrement des descentes. La dernière en date a eu lieu le 15 octobre à Ali Mendjeli, selon le lieutenant Mohamed Zemouli, chargé de la communication à la sûreté de wilaya, au cours de laquelle quinze personnes furent arrêtées dont six placées sous mandat de dépôt. Dans les cités Ziadia et Emir Abdelkader, il n'y a pas eu d'arrestations, mais selon Zemouli, 300 bouteilles servant fabriquer der cocktails Molotov furent saisies. La sûreté de wilaya privilégie le travail de proximité Outre les dispositifs temporaires mis en place dans les UV 9, 14 et 19, les servies de sécurité multiplient ces derniers temps des actions et des campagnes de réconciliation entre les différents quartiers, selon le lieutenant Zemouli. C'est notamment le cas à l'UV 14 où un travail de proximité est organisé, dont un concours interlycées fut organisé pour les élèves des anciens quartiers Oued El Had et Fedj Errih, en présence des parents d'élèves et des représentants de la direction de l'éducation. Il est également prévu, des sorties pédagogiques dans des musées et des tournois de sport, souligne Zemouli, qui ajoutera que pour les quartiers Ziadia et Emir Abdelkader, des rencontres de réconciliation sont prévues prochainement en présence d'imams, d'associations et des représentants des services de sécurité.