À moins d'une semaine de la reprise du dialogue interlibyen à Ghadamès, sous les auspices des Nations unies, la guerre pour le contrôle du « Croissant pétrolier »-qui comprend les terminaux d'Al-Sedra, de Ras Lanouf et de Brega, les plus importants de Libye-s'exacerbe entre les deux gouvernements en quête de pouvoir. La bataille pour le contrôle de terminaux pétroliers d'Al-Sedra et Ras Lanouf entre Tobrouk, capitale des forces du gouvernement d'Abdallah al-Theni, reconnu par la communauté internationale et Tripoli où siège un gouvernement et un parlement liés à la coalition Fajr Libya (Aube de la Libye), proche des islamistes, a pris une nouvelle tournure. Selon Ali Al-Hassi, le porte-parole des gardes protégeant les sites pétroliers de la région, les miliciens de Fajr Libya ont utilisé dans l'offensive qu'ils ont lancée la nuit de mercredi à jeudi pour le contrôle de ces terminaux, des vedettes. « Elles ont tiré plusieurs roquettes et l'une d'elles a touché un réservoir au sud du port d'Al-Sedra qui a alors pris feu », dit-il. Fajr Libya a attaqué aussi à l'ouest de Syrte les membres du bataillon 136 chargés de surveiller une centrale électrique. En répliquant, ces soldats originaires en majorité d'une tribu loyale au général à la retraite Khalifa Haftar, auraient endommagé trois vedettes. Bilan de ces deux opérations : 22 soldats morts dont 14 dans la dernière attaque surprise et un réservoir pétrolier en feu. Benghazi et Derna ont connu elles aussi leurs lots de violences. Des islamistes armés ont pris de vastes pans d'Al-Lithi, à Benghazi, décapité 6 personnes, tué 14 autres et mis le feu à 45 maisons appartenant à des personnes liées à Haftar et aux forces progouvernementales. A l'ouest de Tripoli, 3 membres de Fajr Libya sont morts dans un raid de l'armée. Selon des experts, la production de brut dans le pays a baissé à près de 350.000 barils par jour alors qu'elle atteignait 800.000 b/j avant le début des combats le 13 décembre.