Faisant une analyse sur les causes de la déprime du marché pétrolier et les moyens de juguler la baisse importante des prix amorcée, depuis juin dernier, le ministre de l'Energie a estimé que l'Opep doit baisser sa production pour corriger les déséquilibres du marché. « L'Algérie, dit-il, ne partageait pas la position des gros producteurs au sein de l'organisation, selon laquelle l'Opep doit cesser d'intervenir pour réguler le marché et de le laisser se stabiliser de lui-même ». Pour lui, de gros producteurs ont adopté cette position de crainte de voir les pays non-membres de l'organisation monter en puissance grâce à une explosion de la production de pétrole de schiste. Ils ont justifié leur position par le fait que les baisses opérées par l'organisation par le passé « ont toujours profité aux pays non-membres de l'Opep qui gagnaient des parts de marché supplémentaires à leurs dépens. » Ces pays évoquent également « la montée du pétrole de schiste américain qui a raflé d'importantes parts de marché lorsque les prix étaient élevés », poursuit le ministre, indiquant que le marché s'est retrouvé avec un surplus de production provenant des pays non-membres de l'Opep. En 2014, la production des pays non-membres de l'Opep a progressé de deux millions de barils/jour, alors que la croissance de la demande mondiale de pétrole atteignait à peine un million de barils, accentuant davantage les tensions sur le marché. Yousfi a appelé au dialogue au sein de l'Opep et avec les autres pays non-membres de l'organisation car les objectifs de ces producteurs sont les mêmes. Rebond de la production Interrogé sur les répercussions de cette baisse, Yousfi a reconnu qu'elle aura un impact sur les prix du gaz sur lesquels ils sont indexés. Il a annoncé parallèlement un rebond de la production des hydrocarbures en 2014, en Algérie, après le recul enregistré durant ces dernières années, ajoutant que ce redressement de la production « devrait se maintenir jusqu'à 2019 grâce à l'accélération du développement et de l'exploitation de 100 nouveaux gisements ». D'ici à 2019, la production du pétrole va progresser de 20% et celle du gaz devrait enregistrer une hausse considérable de l'ordre de 40%, tandis que celles du GPL et du condensat augmenteront de 40% également. Pour ainsi dire que l'Algérie n'est pas dans le cas de nombreux pays, dont « les réserves diminuent et la production recule ». Sur la question de l'emploi, le ministre a fait état des efforts de Sonatrach dans le recrutement de la main-d'œuvre locale parmi les populations du Sud, et ce, après formation. Il a fait part d'une instruction adressée aux groupes Sonatrach et Sonelgaz de ne recruter que parmi les jeunes du Sud, pour « les catégories professionnelles qui ne demandent pas une expertise, tels les chauffeurs et agents d'administration quitte à les former aussi ».