Le président palestinien, Mahmoud Abbas, refuse de reporter le dépôt au vote du projet de résolution présenté, le 17 décembre dernier, au Conseil de sécurité, comme le pressent de le faire les Etats-Unis. D'après l'Agence officielle palestinienne Wafa, il a appelé le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, dimanche dernier, pour l'informer que les Palestiniens prévoyaient de présenter leur motion lundi (hier) pour qu'elle soit soumise au vote le lendemain, demain au plus tard. Selon la même source, Abbas a informé son interlocuteur que cette initiative a pour objectif de faire pression sur le Conseil de sécurité, puisque cette résolution appelle à la reconnaissance d'un Etat palestinien dans les deux ans. Selon un officiel palestinien, cité par l'agence chinoise Xinhua, Kerry s'est opposé à cette décision. Il aurait exhorté le président palestinien à retarder le projet jusqu'à une date ultérieure aux élections israéliennes de mars. Il aurait également laissé entendre que les Etats-Unis mettraient leur veto à la proposition si nécessaire et imposeraient éventuellement des sanctions économiques à la Palestine. La résolution a pourtant été modifiée pour se rapprocher d'un autre texte proposé par la France. Elle contient huit nouveaux amendements, a récemment fait savoir le négociateur en chef palestinien, Saëb Erekat, ne mentionnant dans ses apparitions publiques que l'insertion d'une clause définissant Al Qods-Est comme capitale du futur Etat palestinien, une précision que l'occupation et l'annexion « sont nulles, non avenues et illégales ainsi qu'une demande de libérer les prisonniers palestiniens selon un calendrier précis ». La semaine passée, Erekat a nié que Kerry ait mentionné les élections israéliennes comme facteur susceptible de demander le report du vote sur le texte palestinien comme l'ont annoncé plusieurs sources. Selon lui, le chef de la diplomatie américaine aurait plutôt estimé que davantage de temps s'avérait nécessaire pour parvenir à un plan de paix alternatif. « J'ai entendu du secrétaire d'Etat Kerry qu'il avait besoin de temps pour travailler à une nouvelle formule. Ils sont contre l'idée d'aller devant le Conseil de sécurité des Nations unies. Ils préparent un plan pour avoir une solution à deux Etats. Nous devons les conseiller pour cela. Mais je n'ai rien entendu du secrétaire Kerry au sujet de la date des élections israéliennes », a-t-il précisé.