Washington ne recule devant rien pour satisfaire Tel-Aviv, notamment en période précédant les élections présidentielles américaines. Quiconque veut entrer à la Maison-Blanche ou prolonger son règne devra surenchérir sur les offres de services de son adversaire à Israël. Cela se vérifie encore une fois avec les menaces de l'administration Obama, qui a annoncé aux Palestiniens qu'il cessera toutes les aides financières à l'Autorité palestinienne en cas de recours aux Nations unies. Pis, selon le haut responsable palestinien Saëb Erekat, les Etats-Unis ont aussi menacé de fermer les bureaux de l'Autorité à Washington si les dirigeants palestiniens font cette démarche. Dans cette optique, un projet de sanction américain sera présenté au Congrès américain pour son adoption. En somme, les Etats-Unis feront tout pour le futur Etat palestinien, s'il voit le jour, sera comme le veut l'Etat hébreu. C'est-à-dire un semblant d'Etat, démilitarisé et dépendant entièrement du bon vouloir des responsables israéliens, qui auront sur lui tous les droits de regard. Les Palestiniens, qui n'ont que leurs yeux pour pleurer car nul n'est en mesure d'infléchir la position des Etats-Unis et d'Israël sur la question, affirment pourtant par la voix de Saëb Erekat que “la partie palestinienne ne veut pas la guerre, mais elle veut uniquement l'établissement de son Etat indépendant avec El-Qods comme capitale”. Ces viles menaces américaines interviennent après que le président palestinien Mahmoud Abbas ait exprimé lors d'une conférence de presse vendredi dernier avec son homologue français, François Hollande, à Paris, ses intentions d'aller à l'Assemblée générale des Nations unies pour demander le statut d'Etat non membre, après avoir échoué à obtenir une reconnaissance pleine par le Conseil de sécurité. Les Palestiniens iront à l'Assemblée générale car “nous sommes allés devant le Conseil de sécurité, malheureusement nous n'avons pas obtenu les votes nécessaires”, avait déclaré Mahmoud Abbas. Il a expliqué cette démarche en ajoutant : “Si nous ne retournons pas aux négociations (avec Israël), nous allons bien sûr aller à l'Assemblée générale pour obtenir le statut de non-membre.” Il a également souligné pour justifier ce choix que les Palestiniens choisiront cette voie “si toutes les autres tentatives de négociations (avec Israël) ne réussissent pas”, tout en déplorant : “Nous avons essayé le Conseil de sécurité et malheureusement, nous n'avons pas obtenu le nombre de voix suffisantes”, a-t-il déploré. Une nouvelle fois, les Palestiniens vont retrouver sur leur chemin les Etats-Unis, qui mettra au service d'Israël, son armada de diplomates pour les dissuader d'emprunter cette voie, et bien sûr menacer leurs sympathisants de leur apporter un quelconque soutien. M T