L'occupant israélien frappe l'Etat palestinien au portefeuille et menace ses dirigeants de poursuites en justice. Vingt-quatre heures après le dépôt de la demande d'adhésion à la Cour pénale internationale (CPI), le gouvernement de Netanyahu annonce ses « sanctions ». Samedi dernier, il a gelé un transfert de 106 millions d'euros collectés pour le mois de décembre à la direction palestinienne qui a reconnu qu'elle rencontrait des difficultés à payer les fonctionnaires. Depuis les accords d'Oslo sur l'autonomie conclus en 1993, l'occupant collecte pour le compte de l'ex-Autorité palestinienne, devenue fin 2012, Etat observateur à l'ONU, des taxes qu'il lui reverse chaque mois et qui représentent près de la moitié du budget palestinien qui dépend essentiellement des aides étrangères. Les Palestiniens, qui ont l'habitude de subir ce type de pression, ont assuré ne pas reculer devant ces pressions. Le négociateur en chef, Saëb Erakat, a qualifié la décision israélienne de « nouveau crime de guerre ». « Ce n'est pas une aumône israélienne au peuple palestinien qu'ils ont gelée, mais notre propre argent, qui est légalement à nous », dira-t-il. « Une fois de plus, Israël répond à une de nos initiatives légales par une nouvelle punition collective illégale », a-t-il ajouté. L'occupant menace aussi de traduire en justice les dirigeants palestiniens pour « crimes de guerre ». Selon un communiqué attribué samedi à « des sources proches d'un responsable gouvernemental israélien », il envisage de les poursuivre devant les tribunaux aux Etats-Unis et d'ailleurs. Netanyahu, qui a laissé entendre qu'il ne laisserait pas la CPI poursuivre ses soldats, veut juger Hamas pour crimes de guerre. Il l'accuse d'utiliser les civils palestiniens comme « bouclier humain ». En dépit de cette menace, le mouvement, qui a le pouvoir à Ghaza, soutient la décision du président Mahmoud Abbas d'adhérer à la CPI. En cinquante jours, l'agression israélienne avait tué près de 2.200 Palestiniens, en grande majorité des civils, et fait plus de 70 morts du côté israélien, quasiment tous des soldats.