La dernière soirée du festival international des arts de l'Ahaggar a été longue. Plusieurs troupes se sont produites sur la scène devant un public plutôt timide. Le froid glacial qui sévit en ce moment sur le Hoggar a fini par avoir raison des habitants, qui ont préféré rester chez eux. Le public de cette soirée a été majoritairement jeune. Le groupe « Tendé Dissawat », composé de plusieurs membres venus d'Algérie, du Niger et du Mali, a ouvert le bal. La voix sublime de la chanteuse et les sonorités inédites des instruments locaux ont réussi une belle fusion avec la flûte, le saxophone, la guitare électrique et la basse. « C'est du Tindi. Nous jouons de la musique traditionnelle et moderne en même temps. Nous chantons l'amour, l'exil et toutes les difficultés du Sahara » a précisé Mama, chanteuse et membre du groupe. Pour elle, la musique des pays de la région du Sahel est la même. C'est la guitare qui différencie le moderne du traditionnel, dit-elle. Sur le Tindi, elle estime que « celui qui est joué en Algérie est un peu différent de celui de Kidal dans la mesure où l'instrument de Kidal a la possibilité de donner deux sons différents ». Créé depuis un an, ce groupe n'a toujours pas fait d'album. « Nous travaillons beaucoup sur la musique et nous sommes ouverts à tous les genres et instruments musicaux qu'on peut introduire dans notre musique pour développer de nouveaux rythmes ». Dans un genre plus moderne, le groupe local « Itrene N'ahaggar » (les étoiles du Hoggar) a interprété plusieurs chansons dans le style blows Tindi. Habitué des scènes, ce groupe fait dans la recherche musicale. Il a introduit plusieurs instruments à l'instar de la guitare sèche, du violon et même des instruments locaux du Mali pour donner de nouvelles sonorités à ce style.Le show offert par le groupe « Pigeon voyageur d'Afrique » (PVC) a carrément bouleversé la scène. Il a apporté un peu de chaleur à ce froid qui se faisait de plus en plus rigoureux. L'aventure de ce groupe d'étudiants venus du Congo, de l'Ouganda, du Tchad, de Burundi pour faire des études en Algérie dans plusieurs spécialités sauf musicale, a apporté de la joie au public et du punch à la scène. « Au début, notre groupe s'intitulait « Union africaine ». Nous nous sommes rencontrés à Bordj El Kiffan en 2011 et décidé d'exposer nos talents, d'apporter de la joie aux Algériens, d'exprimer notre passion pour la musique et la danse et diffuser ce message d'unité africaine là où nous sommes » a indiqué Josephe Kadima, chanteur du groupe. « Même après l'université, ce groupe va continuer d'exister. Jusqu'au bout du monde ». « Nous ne sommes pas dans le Zou ou le copié décalé seulement. En réalité, c'est un mélange de plusieurs musiques du continent africain. Chaque membre du groupe a apporté sa touche à notre musique en introduisant un rythme, un instrument ou une sonorité. Nous avons apporté nos propres couleurs ». Ce groupe a, également, excellé dans la chorégraphie. Les cinq danseurs ont donné le meilleur d'eux- mêmes sur scène pour ce show de la danse du Congo. La soirée s'est clôturée avec le passage de deux groupes :« Toumast » du Niger et « Afous d'Afous » de Tamanrasset qui était très attendu par le public.Dans la journée, les différents ateliers installés au campement de Tedessi ont clôturé aussi leurs activités par des cérémonies de remise de cadeaux aux lauréats des concours organisés.