Réagissant au reportage intitulé « Zoom sur le taekwondo » paru dans notre édition du 21 décembre 2014, d'anciennes athlètes internationales nous ont rendu visite à la rédaction pour rétablir certaines vérités. En effet, Karina Goubrini et Nadira Meziani qui ont fait partie des premières vagues de taekwondoistes en Algérie sous la houlette d'Amar Lamara, le pionnier du taekwondo en Algérie, veulent remettre les choses dans leur contexte. « Nous sommes outrées par ce qui a été rapporté dans l'entretien qui vous a été accordé par l'actuel président de la Fédération algérienne de taekwondo. Ce dernier a heurté la sensibilité de certains athlètes et entraîneurs qui ont tant donné à ce sport, chose qui nous a interpellées. Nous estimons que l'actuel président a tort de vouloir falsifier, voire effacer, une période importante de l'histoire du taekwondo dans notre pays. Une histoire écrite pa Lamara, le premier à avoir introduit officiellement ce sport en Algérie, plus précisément à Tizi Ouzou, en 1980. Une discipline qui a été au fil des années développée à Alger par Benrabah puis l'Irakien Abbas dans l'est du pays ». Depuis le lancement du taekwondo en Algérie jusqu'à la création de la fédération algérienne de la discipline, affiliée auparavant aux fédérations de judo, de vo-vietnam et de karaté koshiki, l'Algérie a pris part à plusieurs compétitions internationales. On peut citer, entre autres, le Championnat arabe de 1989 en Egypte, celui de 1992 en Irak et celui de 2001 en Jordanie, les Jeux africains de 1991 en Egypte et ceux de 1995 au Zimbabwe, le Championnat maghrébin (1998 au Maroc), l'Open de Paris avec l'équipe nationale filles (2001). La participation des Algériens à ces compétitions s'est déroulée sous la houlette de l'entraîneur national Lamara que le président de l'ATF n'a jamais cité dans ses propos. Et partant du fait que le mérite appartient à celui qui commence, même si le suivant fait mieux, personne n'a le droit de négliger voire d'occulter une partie de l'histoire du taekwondo en Algérie aussi responsable soit-il », ont tenu à préciser les deux anciennes athlètes, qui, visiblement, en avaient gros sur le cœur. Evoquant les nouveautés rapportées par l'actuel président de l'ATF concernant la licence magnétique et le nouveau système de compétition introduits pour la première fois cette saison, l'actuelle arbitre internationale Nadira Meziani a tenu à démentir ces informations tout en exhibant différents documents comme pièces à conviction. « Dans son interview, l'actuel président de l'ATF évoque quelques nouveautés telles que l'introduction cette saison de la licence magnétique et le système de compétition, à savoir le poomsae. Je tiens à préciser que la licence magnétique existe déjà et la mienne date de 2009. Idem pour le poomsae qui faisait partie de la compétition nationale en 2011 », martèle-t-elle. Et d'enchaîner : « Voilà des désagréments auxquels m'assujettit l'inconcevable négligence de ce président dont l'intronisation à la tête de l'ATF demeure des plus intrigantes. Les connaisseurs en matière de taekwondo, dont les personnes intègres, sont bien au fait des mauvaises manœuvres de certains responsables qui se sont succédé depuis 2004. » Ces anciennes taekwondoistes, qui nous ont exhibé des documents importants (diplômes, participations internationales, palmarès...), justifiant leurs parcours respectifs dans ce sport, mais aussi des rapports et autres courriers dénonçant certaines irrégularités dans la gestion, ne veulent pas rester sans réagir. Les contestataires soutiennent mordicus qu'elles sont prêtes à une confrontation avec les actuels responsables de la fédération quand ils veulent et où ils veulent afin de rétablir toute la vérité sur une instance marquée par d'énormes entorses à la loi dans sa gestion, et ce, pratiquement depuis sa création. Une fédération considérée, selon elles, comme une vache à traire depuis une décennie sans que personne n'ose demander des comptes.