Après le report lundi dernier d'une réunion de dialogue interlibyen, le chef de mission de l'ONU en Libye, Bernardino Leon, a entamé jeudi une nouvelle série de concertations. Il s'est réuni avec le général Khalifa Haftar. Cette rencontre est la première entre le responsable onusien et le militaire libyen qui a lancé en mai dernier une opération baptisée « Dignité » contre les groupes armés qualifiés de « terroristes ». « Leon a rencontré pour la première fois le général Haftar ainsi que des hauts gradés de l'armée dont le général Saqr al-Jerouchi, chef de l'armée de l'Air », a indiqué le député Tarek Saqr al-Jerouchi précisant que la réunion avait eu lieu à al-Marj, à 1.100 km à l'est de Tripoli. Jerouchi a ajouté que le général a demandé à l'émissaire onusien « la levée de l'embargo militaire imposé par l'ONU à la Libye pour pouvoir combattre les groupes terroristes ». Lorsqu'il avait entamé son offensive contre les milices islamistes, Haftar avait été accusé par les autorités de transition de vouloir mener un « coup d'Etat ». Après la prise de Tripoli en août par la milice islamiste Fajr Libya, il a reçu le soutien du Parlement issu des élections du 25 juin et reconnu par la communauté internationale mais installé à Tobrouk, près de la frontière égyptienne pour fuir la menace des groupes armés. Ce Parlement avait demandé, la semaine passée, au général Haftar et 129 autres officiers retraités de reprendre du service et de réintégrer l'armée loyale. Lors d'une réunion de la Ligue arabe au Caire, le gouvernement d'Abdallah al-Theni basé également à Tobrouk a réclamé lundi dernier des armes pour combattre les milices rivales. A l'issue de cette réunion, l'assemblée générale de la Ligue a souligné « l'indépendance, la souveraineté de la Libye et son intégrité territoriale », ainsi que le refus de « toute ingérence dans ses affaires internes ». La précédente instance dirigeante libyenne (le Conseil national de transition, CNT) qui ne reconnaît pas la légitimité des instances de Tobrouk est toujours en exercice à Tripoli avec son propre gouvernement. Les deux parties se disputent le pouvoir et les richesses du pays, d'où la nécessité d'un dialogue. Une première réunion avait eu lieu en septembre, sans donner de résultats.